Alors que l’urgence climatique se fait de plus en plus pressante, le Gabon amorce un virage décisif pour la protection de son environnement marin. Un projet de loi, actuellement à l’étude, entend renforcer la répression des actes de pollution maritime causés par les navires. Une initiative salutaire dans un contexte où les écosystèmes marins, véritables poumons bleus de notre planète, ploient sous le poids des hydrocarbures et des déchets déversés sans vergogne.
Émanation du ministère des Transports dirigé par Jonathan Ignoumba, ce projet de loi, au-delà de sa portée juridique, traduit une volonté politique forte : celle de faire du droit environnemental un rempart contre les comportements irresponsables. Mais il ne s’agit pas seulement de punir. L’ambition est aussi d’anticiper, de prévenir, et surtout de transformer. C’est à ce niveau qu’entre en jeu une autre pièce maîtresse de la stratégie gabonaise climatique : la Contribution carbone.
Une taxe qui pèse lourd… pour alléger le climat
Annoncée il y a quelques mois par la présidence de la République, cette contribution s’adresse aux compagnies aériennes et maritimes. Objectif : responsabiliser les acteurs les plus polluants, tout en finançant la transition énergétique du pays. Une équation ambitieuse, mais déjà éprouvée ailleurs notamment en Europe, en Amérique du Nord, et dans certains pays africains, où de telles mesures sont en vigueur.
Avec cette taxe, le Gabon devient le deuxième pays africain, après l’Afrique du Sud, à adopter ce concept pourtant né sous d’autres latitudes. Mais qu’on ne s’y trompe pas : il ne s’agit pas de calquer les modèles occidentaux. Il s’agit d’adapter des outils efficaces à la réalité d’un pays qui, bien que responsable de seulement 0,7 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, affiche une empreinte carbone moyenne de 30 millions de tonnes, principalement due à son secteur forestier.
Une ambition nationale aux accents globaux
La taxe carbone est conçue ici comme un levier stratégique : dissuasif pour les pollueurs, incitatif pour les innovateurs. Elle devrait pousser les transporteurs à adopter des carburants plus propres, tout en apportant des financements frais pour des programmes énergétiques et environnementaux.
Les recettes attendues alimenteront des projets alignés avec les Objectifs de Développement Durable de l’ONU — promotion des énergies renouvelables, conservation des forêts, ou encore réduction des vulnérabilités climatiques. En somme, une réponse locale à un défi global.
Une dynamique à amplifier
Le projet du ministère des Transports porte sur la répression des actes de pollution de la mer par les navires. Il traduit la volonté ferme du gouvernement de renforcer le cadre juridique pour la protection de l’environnement marin, en sanctionnant plus efficacement les comportements illicites nuisant aux écosystèmes marins. Si le projet voit le jour, il marquera une avancée symbolique mais aussi très concrète pour le Gabon. Un pays qui, malgré sa faible contribution au réchauffement climatique, choisit de prendre ses responsabilités. Mieux : qui choisit de transformer une contrainte en opportunité, un risque en cap.
Reste à espérer que cette dynamique inspire d’autres nations du continent. Car face au réchauffement de la planète, les solutions doivent être à la fois rigoureuses, justes et solidaires. Et dans cette course contre la montre, chaque action compte. Chaque geste. Chaque loi.
Wilfried Mba Nguema