Alors que le monde célèbre ce jeudi 5 juin 2025, la Journée mondiale de l’Environnement (JME), l’ONG La Liane, un acteur clé engagé à la dépollution des mangroves du littoral de l’Estuaire met, dans cet article, en exergue ses actions de terrain et invite les acteurs de bonne volonté, soucieuse de l’équilibre des écosystèmes naturels, à soutenir son action. Son plaidoyer va particulièrement à l’endroit du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema qui est un homme attaché à la conservation du patrimoine naturel.
La gestion des déchets plastiques au Gabon est devenue une priorité environnementale, économique et sociale, face à une production quotidienne de déchets estimée entre 900 et 1 200 tonnes à Libreville, dont environ un tiers est constitué de plastiques. Ces déchets, souvent mal gérés, se retrouvent dans les rues, les cours d’eau et les océans, menaçant les écosystèmes aquatiques et la biodiversité de façon générale.
Des actions fortes menées par l’ONG La Liane dans la protection et la conservation des mangroves sont visibles et palpables aujourd’hui. Plus de 2 millions de déchets sont collectés dans les mangroves de l’estuaire au Gabon. Environ 80% de ses déchets sont du plastique, collecté sur les eaux du Gabon, soit plus de 1,5 million de plastique collectés par l’ONG de 2022 à 2025 avec l’appui de ADL et la société d’État Clean Africa.
Les actions de dépollution des mangroves par l’ONG ont permis de maîtriser la fréquence et la rotation des déchets qui s’accumulent dans les palétuviers. « Nous avons dépollué des zones importantes telles que le Parc d’Akanda, le Tropicana, Okala Débarcadère Ambowé, Bac Aviation, île Ninde, Mawendo et île Mbanié », fait constater Christophen Louey Ntogolo, président de l’ONG La Liane.
Selon le constat de l’ONG, les bouteilles, sacs, emballages, sachets, le papier et cartons (journaux, boîtes), les verres (bouteilles, bocaux, flacons), Textiles (vieux vêtements, tissus) sont les déchets les plus couramment ramassés et constituent une grande partie des déchets urbains à Libreville et dans d’autres villes. Les déchets dangereux nécessitent un traitement particulier à cause de leur toxicité. Il s’agit notamment des déchets médicaux (seringues, gants, médicaments périmés) en provenance des hôpitaux, pharmacies, les déchets chimiques (solvants, peintures, pesticides). Les déchets électroniques (DEEE) (téléphones, ordinateurs, piles, batteries) et les déchets industriels issus des activités industrielles, les Résidus de production (copeaux, huiles usées, solvants), les Déchets métalliques et les Produits chimiques se déversent dans les mangroves grâce aux bassins versant.
Pour Christophen Louey Ntogolo, la mangrove est un écosystème naturel multidimensionnel, un rempart contre les inondations qu’il faut absolument préserver. Il interpelle la diligence des plus hautes autorités, afin d’intensifier les mesures de préservation de ses écosystèmes et d’inciter les entreprises gabonaises à soutenir les associations qui luttent pour la protection des mangroves. Le volet RSE, quoi qu’étant un principe volontariste, devrait inciter les entreprises à poser des actions qui mettent l’accent sur les partenaires engagés sur ce volet. Et pour cause, en dépit de leur bonne volonté, nombreuses sont les ONGs spécialisées dans la lutte contre les fléaux environnementaux qui manquent de soutien pour être efficaces sur le terrain.
« Aujourd’hui, nous souffrons d’un manque cruel de matériels pour mener à bien nos missions d’assainissement. A ce titre, nous sollicitons des accompagnements en moyens financiers et matériels, ce, d’autant plus que l’embarcation dédiée à la collecte des déchets met en danger l’équipage, d’où la nécessité d’un bateau supplémentaire. Nous lançons un appel d’urgence au président de la république gabonaise, son excellence Brice Clotaire Oligui Nguema et à toutes les entités soucieuses du bien-être de nos écosystèmes naturels à soutenir notre projet de collecte de déchets dans les mangroves et autres niches ».
Plus qu’une simple barrière naturelle, la mangrove est une nurserie pour les espèces aquatiques et terrestres, un important filtre naturel qui séquestre les polluants et le carbone, et lutte contre la montée des eaux. C’est donc un écosystème important mais qui, au Gabon, est sérieusement impacté en raison de l’impact humain. Dans sa quête d’un meilleur équilibre entre l’homme et la nature, l’ONG La Liane qui s’inscrit en tant que pionnier dans la collecte de déchets par voie navale, met son expertise au service de l’humanité en sillonnant les eaux de l’Estuaire à la recherche des zones polluées afin de lutter contre le fléau de la pollution, notamment plastique.
La Lettre Verte avec l’ONG La Liane
