Du 9 au 13 juin, la ville de Nice, dans le sud de la France, accueillera la troisième Conférence des Nations Unies sur l’océan (UNOC3), un sommet de haut niveau co-présidé par la France et le Costa Rica. Sa mission : répondre à une urgence océanique que les scientifiques jugent désormais proche du point de non-retour.
« L’océan traverse une crise sans précédent, provoquée par le changement climatique, la pollution plastique, la perte des écosystèmes et la surexploitation des ressources marines », met en garde Li Junhua, Haut responsable de l’ONU et Secrétaire général du rendez-vous niçois. « Nous espérons que cette conférence suscitera une ambition inédite, des partenariats novateurs, et peut-être même une saine émulation ».
Les enjeux sont immenses. UNOC3 réunira des chefs d’État, scientifiques, activistes et leaders du secteur privé pour faire face à la dégradation accélérée des écosystèmes marins, impulser une vague d’engagements volontaires, sceller de nouvelles alliances, et injecter — si le pari réussit — une dose nécessaire de responsabilité dans la gouvernance des océans.
Le sommet devrait s’achever par une déclaration politique et la présentation d’un « Plan d’action de Nice pour l’océan », conçu de façon à accélérer les efforts de conservation et d’usage durable des milieux marins.
Cette nécessité s’explique : la planète traverse le plus vaste épisode de blanchissement corallien de l’histoire moderne — des Caraïbes à l’océan Indien, en passant par le Pacifique, il ne s’agit plus d’une anomalie ponctuelle, mais d’un effondrement systémique.
Les récifs, qui abritent un quart des espèces marines et génèrent des milliards de dollars en activités touristiques et halieutiques, s’effondrent sous nos yeux. Leur disparition pourrait entraîner une réaction en chaîne écologique, affectant la biodiversité, la sécurité alimentaire et la résilience climatique.
Et les dégâts ne s’arrêtent pas là. L’océan, qui absorbe plus de 90 % de la chaleur excédentaire générée par les émissions de gaz à effet de serre, approche de ses limites. « La pollution plastique, la surpêche, la perte de biodiversité, l’acidification et le réchauffement des mers sont des facettes interconnectées de la même crise », insiste Li, dans un entretien filmé récent avec ONU Info.
A ce grand rendez-vous, le Gabon est représenté par Mays Mouissi, ministère de l’Environnement, du Climat et de l’Ecologie, et Laurence Ndong, ministre de la Mer, de la Pêche et de l’Economie bleue. Le Gabon, qui a consacré, il y a plusieurs années, 26% de ses eaux territoriales en aires marines protégées, entend contribuer activement aux discussions sur la mise en œuvre du traité sur la haute mer, la mobilisation des financements pour une économie bleue durable et la lutte contre la surpêche.
Dans son propos de circonstance, Emmanuel Macron, le président de la République française a été clair contre ceux qui veulent exploiter la haute mer. « Les abysses ne sont pas à vendre, et pas plus que le Groenland n’est à vendre, pas plus que l’Antarctique ou la haute mer ne sont à vendre », a-t-il lancé.
La Lettre Verte avec l’ONU