Située à moins de 100 km de la ville de Libreville, dans le département du Komo-Kango, la localité de Kango va accueillir le projet de construction de la Base de vulgarisation des techniques agricoles (BVTA). Chapeauté par le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural, cette base sera un pôle d’apprentissage courte durée en agronomie.
Si durant des années, les anciens gouvernements ont tâtonné à rendre effectif ce projet d’envergure, sa construction n’est désormais plus qu’une question de quelques semaines avant que les premiers bâtiments sortent de terre. Et pour cause, à Kango, sur l’ancien site de la Zone à forte productivité (ZAP), 40 ha ont été réquisitionnés par le ministère de l’Agriculture pour faire de ce projet, une réalité. Sur le site, le terrassement a débuté, preuve que les autorités gabonaises veulent à tout prix que ce projet voit le jour.
Chapeauté par le ministère de l’Agriculture sous la conduite d’Odette Polo épouse Pandzou, le projet de construction, à Kango dans le quartier Nzormitang, d’une Base de vulgarisation des techniques agricoles (BVTA) est un don de la République populaire de Chine dont les prémices remontent à 2015. Le centre vise la formation des jeunes femmes et hommes aux métiers agricoles sur le style dual, c’est-à-dire, 25% théorique et 75% pratique. Avec une capacité de formation de 100 apprenants par vague, chaque année, c’est un total de 400 jeunes qui sortiront de cette unité de formation avec à la poche, des connaissances pratiques sur les techniques agricoles.
Soucieuse d’accélérer l’effectivité de ce projet conformément aux désirs du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, Odette Polo épouse Pandzou, la ministre de l’Agriculture à tour à tour eu la semaine dernière, une séance de travail et une visite d’un site avec la partie chinoise, représenté au Gabon par l’Ambassade de Chine. Ensemble, les deux parties ont passé en revue les contours du projet avant de décider d’apprécier sur place à Kango, le niveau d’avancement des travaux de viabilisation du site préalable pour que la partie chinoise prenne la main.
« Dans la convention qui nous lie aux partenaires chinois, le Gabon à la charge de la viabilisation du site devant abriter le projet. Cela a pris un peu de temps mais aujourd’hui, avec la diligence des plus hautes autorités, le projet a démarré », explique Bruno Emvo Obame, Coordonnateur du projet. « Il y aura toutes les commodités, vu que les enfants seront internés ici. La formation va s’effectuer par vague de trois mois. Ce projet vise à améliorer les techniques agricoles, dans la mesure où nous parlons aujourd’hui de souveraineté alimentaire, nous voulons sortir de la dépendance, cela passe par la formation », explique pour sa part, Odette Polo épouse Pandzou, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement rural.
D’après la Ministre, ce projet cadre avec la vision stratégique de développement du secteur agricole impulsée par le gouvernement, laquelle vise à réduire progressivement la dépendance du Gabon à l’égard des produits extérieurs, de faire de l’agriculture, un secteur pourvoyeur d’emplois notamment pour les jeunes et de relever la part du secteur dans le calcul du PIB. Et pour cause, au Gabon, la consommation alimentaire représente 80% des importations et celle-ci a franchi en 2020, le seuil de 500 milliard de francs CFA. Soit une hausse annuelle de 11% et portant principalement sur certains aliments clés comme les viandes, les céréales, les fruits et légumes. Certains de ces produits peuvent être cultivés localement au regard du potentiel des sols au Gabon.
« Ce projet vise à améliorer les techniques agricoles, dans la mesure où nous parlons aujourd’hui de souveraineté alimentaire. Si nous voulons sortir de la dépendance alimentaire, cela passe par la formation », souligne Odette Polo épouse Pandzou.
Pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux et du respect des obligations par la partie gabonaise, la ministre de l’Agriculture a accompagné le week-end écoulé, une délégation chinoise chargée de la Coopération internationale. Conduite par Zhou Ping, l’Ambassadeur de Chine au Gabon, celle-ci a touché du doigt le respect des engagements par la partie gabonaise. L’Ambassadeur a, à cet effet, exprimé sa satisfaction face à « l’avancement des travaux d’aménagement du terrain ».
La construction de la BVTA à Kango s’inscrit dans un processus pilote. Membre du gouvernement et originaire de la localité de Kango, Laurence Ndong n’a pas caché sa satisfaction de voir ce projet « enfin d’aboutir ». « Les populations étaient dans l’attente. Ici la terre est très fertile et donc, ce projet vient non seulement mettre en valeur notre terre mais il vient aussi répondre à des besoins. On va avoir la formation, il va y avoir derrière une création d’emplois et surtout de la nourriture pour le Grand-Libreville et peut-être pour l’ensemble du pays », a-t-elle fait savoir.
Dans la perspective, il est question d’avoir un centre de formation aux métiers agricoles dans l’ensemble du pays. Cette possibilité dépendra toutefois du fonctionnement de l’étape pilote de Kango et du jugement des autorités du pays. Quant à la fin des travaux, il faudra attendre entre 18 et 24 mois.
Michael Moukouangui Moukala
