Lancé il y a quelques jours conjointement par le ministère de l’Education nationale et celui des Eaux et Forêts, le PAEEG est le Projet d’Appui à l’Éducation Environnementale dans les Écoles Primaires du Gabon. Il a pour but de sensibiliser les élèves aux enjeux écologiques par l’intégration de l’éducation environnementale dans les programmes scolaires.
Dans un monde qui court à en perdre la tête, le Gabon fait ici un choix simple et fondamental : ramener les enfants à l’essentiel. Leur apprendre que la nature n’est pas un décor, mais une maison vivante. Une maison qu’il va falloir réparer, entretenir et surtout, comprendre.
Le Projet d’Appui à l’Éducation Environnementale dans les Écoles Primaires du Gabon, ce n’est pas un sigle de plus. C’est une idée forte : celle que le respect du vivant s’apprend dès l’enfance. Dans les mots, dans les gestes, dans les silences même. Et ça change tout. Car un enfant à qui on parle de la forêt comme d’un trésor, de l’eau comme d’une promesse, de la terre comme d’un lien — celui-là ne regardera plus un arbre comme un simple obstacle à défricher. Il y verra un compagnon d’existence.
A partir de là, l’école devient alors plus qu’un lieu d’apprentissage. Elle devient un refuge pour la nature, un relais de transmission, un lieu où l’on apprend à vivre autrement.
De plus, ce qui rend ce projet précieux, c’est qu’il associe plusieurs ministères, mobilise les enseignants, invite les enfants à observer, à jardiner, à questionner. C’est une éducation à hauteur d’yeux, de mains dans la terre, du compost dans la cour, d’insectes observés à la loupe. Mieux, on parle ici de petites graines plantées dans les esprits, pas de slogans passagers. Et ça, c’est la bonne voie !
Dans un continent où la richesse naturelle est immense mais souvent fragilisée, le Gabon, par ce geste, montre l’exemple. Car former une jeunesse écologiquement consciente, c’est préparer un peuple à défendre sa souveraineté naturelle. C’est dire au monde : « Ici, nous savons d’où nous venons. Et nous savons ce que nous voulons laisser. »
Le PAEEG n’est pas qu’un projet éducatif. Il apparaît comme un acte de résilience. Une déclaration d’amour à la nature, transmise à ceux qui en seront les gardiens.
À l’heure où tant de jeunes se sentent déconnectés du vivant, prisonniers des écrans et des urgences climatiques qu’ils n’ont pas choisies, cette initiative va rendre à l’école gabonaise sa plus belle mission : aider à grandir, dans tous les sens du terme. Car enseigner l’écologie, ce n’est pas juste remplir des têtes. C’est éveiller des consciences, éveiller des regards.
Alors oui, ce projet est à saluer. Et à défendre. Parce que dans chaque cahier où un arbre sera dessiné, dans chaque débat sur la pollution mené en classe, dans chaque potager d’école planté collectivement… se jouera un peu du monde que nous voulons.
Wilfried Mba Nguema