Environ 92 cas de trafic d’espèces de faune menacées en Afrique ont été répertoriés dans le dernier rapport de la Saving Africain Wildlife through Multilateral Assistance (Opération SAMA). Il s’agit de la deuxième sortie de cette coalition réunissant une trentaine des pays africains favorables à la lutte contre le trafic international d’animaux sauvages.
Soutenu par l’Office de l’ONU contre le crime et la drogue (ONUDC), le rapport est illustratif de l’enracinement du fléau du trafic des espèces de faune à travers le continent, notamment celles menacées. La coalition à laquelle sont partie prenante une trentaine de pays du continent a pour objectif de démanteler ces réseaux illégaux et de renforcer l’action des douanes africaines.
Parmi les principales saisies des autorités douanières cette année, figurent des écailles de pangolin et des défenses d’éléphant. Ces produits, prélevés sur le sol africain, étaient en partance pour des pays comme la Tanzanie, l’Angola ou les Émirats arabes unis.
« Parmi les articles saisis, 69 % appartenaient à des espèces inscrites à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) », fait savoir un communiqué de l’ONUDC.
Espèce endémique de la Madagascar et en situation critique, la tortue radiée a été durant l’année 2024, au cœur de la dynamique du trafic illégal de faune, si l’on s’en tient à la liste des animaux saisis dans le cadre de l’Opération SAMA-2. En effet, environ 800 individus de cette espèce ont été saisis fin 2024 dans le cadre de cette opération.
Cette importante saisie fait peser un risque lourd sur la pérennité de cette espèce de tortue, surtout que de plus en plus, les trafiquants usent de nouvelles méthodes pour échapper aux contrôles.
Pour Hanny Cueva-Beteta, cheffe de l’équipe Environnement de l’ONUDC, « l’opération SAMA nous montre que le trafic d’espèces sauvages en Afrique est toujours monnaie courante et qu’il va au-delà du commerce d’espèces emblématiques ». Il s’agit d’un signal d’alarme assez fort qui invite les décideurs et bailleurs de fonds à renforcer les actions de terrain.
Si l’enjeu est noble face à l’ampleur du trafic des espèces de faune qui dépasse la seule limite des frontières nationale et continental, ces estimations semblent toutefois faibles, si l’on considère que cet engagement peut présenter certaines limites en termes de contrôles au niveau des frontières.
Séraphin Lame