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Les serpents, sentinelles invisibles de l’équilibre de nos forêts

7 août 2025
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Les serpents, sentinelles invisibles de l’équilibre de nos forêts
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Au Gabon, le simple mot serpent suffit souvent à provoquer des réactions instinctives : peur, recul, parfois même une tentative de mise à mort. Redoutés, diabolisés, voire associés à des forces mystiques dans l’imaginaire populaire, ces reptiles sont et pourtant, bien plus que des créatures furtives qui glissent entre les feuilles ou les murs de maisons. Ils sont, en réalité, des piliers silencieux de nos écosystèmes. Dans un pays où la forêt couvre près de 90 % du territoire, leur présence n’a rien d’anecdotique. Elle témoigne d’un équilibre encore vivant, fragile mais tenace.

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C’est ce qu’a rappelé avec justesse Johannes Marchand, herpétologie de terrain, lors d’une École d’été scientifique organisée du 15 au 31 juillet 2025 à la station de recherche d’Ipassa, à Makokou. Selon ses recherches, le Gabon compte pas moins de 73 espèces de serpents. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, seules 24 d’entre elles sont véritablement dangereuses pour l’homme. Autrement dit, environ deux tiers de ces espèces, bien que souvent tuées, ne représentent aucun danger réel pour l’homme.

A Makokou, à l’ouverture de son exposé, Johannes Marchand, a levé d’entrée de jeu un malentendu tenace : « et ce que les gens ne savent pas, c’est qu’il n’y en a que 24 espèces qui sont réellement dangereuses », a-t-il déclaré, visiblement soucieux de rétablir les faits. « Le reste, la majorité, est totalement inoffensif », a-t-il ajouté.  Et pourtant, derrière la peur que leur silhouette peut inspirer, se cache une réalité souvent ignorée : ces animaux sont indispensables. À y regarder de plus près, leur rôle dans le fonctionnement des écosystèmes est tout simplement vital. En effet, les serpents sont de véritables régulateurs naturels. Ils se nourrissent en grande partie de rongeurs, qui, en surnombre, peuvent ruiner les cultures, propager des maladies ou encore provoquer des incendies domestiques. Par ailleurs, les serpents eux-mêmes constituent une source de nourriture pour des prédateurs plus grands comme les rapaces ou certains mammifères carnivores. Leur présence équilibre donc les flux de la chaîne alimentaire.

Et ce n’est pas tout. Chaque espèce de serpent a un habitat préféré, un écosystème bien à elle. Le mamba vert, par exemple, se plaît dans les forêts denses, tandis que la vipère heurtante préfère les espaces ouverts, et le cobra aquatique affectionne les zones humides. Modifier l’un de ces milieux, c’est bouleverser leur répartition, voire les condamner à disparaître. Leur absence peut alors sonner comme un signal d’alerte, une alarme muette révélant que l’environnement s’appauvrit ou se dérègle. En ce sens, ces reptiles sont bien plus que de simples habitants de la forêt : ce sont des indicateurs biologiques, de véritables sentinelles de l’état de santé de nos écosystèmes. « Leur présence, leur répartition, leur comportement… tout cela nous renseigne sur l’état de l’environnement. Lorsqu’un habitat est perturbé, les serpents sont souvent les premiers à disparaître. Leur absence doit nous alerter », explique le scientifique.

Combien d’entre nous les perçoivent encore comme de simples menaces à éliminer ? Combien de serpents sont encore tués, par ignorance ou par peur, chaque fois qu’ils croisent un être humain ? L’éducation et la sensibilisation s’avèrent aujourd’hui indispensables pour maintenir la coexistence entre cette espèce et les humains, et pour maintenir l’équilibre de leur population. Chose bien connue, un serpent ne mord jamais sans raison, rappelle Johannes Marchand. Il ne cherche pas le conflit. Il se défend, tout simplement. Apprendre à garder son calme, à s’éloigner prudemment sans chercher à l’identifier ou à le capturer, c’est déjà éviter le danger. Et c’est surtout faire preuve de respect envers un animal qui, à sa manière, veille sur notre environnement.

Au-delà de leur rôle écologique, les serpents offrent aussi un potentiel insoupçonné dans le domaine médical. Leurs venins, bien que redoutés, sont aujourd’hui utilisés pour développer des traitements contre des pathologies aussi variées que l’hypertension, certaines maladies neurologiques ou encore les troubles de la coagulation. « Il y a dans le venin de serpent, des molécules d’un intérêt médical énorme. Ce n’est pas seulement un poison. C’est aussi un espoir », rappelle Johannes Marchand.

Le Gabon, avec sa diversité exceptionnelle d’espèces venimeuses, pourrait un jour devenir un pôle de recherche pharmaceutique à haute valeur ajoutée. Encore faut-il préserver ce patrimoine naturel avant qu’il ne disparaisse. Bien sûr, il serait naïf d’ignorer le poids des croyances et des traditions dans le regard que nous portons sur les serpents. Dans certaines régions, ils sont associés à des symboles de sorcellerie ou à des forces invisibles qu’il vaudrait mieux éloigner. Mais là encore, seule la connaissance peut faire évoluer les mentalités. Il ne s’agit pas de renier les cultures locales, mais de créer un pont entre science et coutume, entre respect de la nature et sécurité humaine.

Les serpents ont un rôle vital dans l’équilibre des écosystèmes. Ils ne sont pas les monstres que l’on croit, ni agresseurs, ni envahisseurs. Ils sont là depuis toujours, tapis dans l’ombre des racines, dissimulés dans les feuillages, écoutant le bruissement du monde sans jamais en troubler le silence. Ils sont les gardiens invisibles de la forêt, les témoins vivants d’un équilibre fragile mais réel. Les protéger, ce n’est pas seulement défendre une espèce animale. C’est faire un choix : celui de la lucidité, du respect et de l’harmonie avec notre environnement.

Wilfried Mba Nguema

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