Le Parc national de Pongara a une nouvelle fois été le théâtre d’une opération de lutte contre le braconnage. Hier, lundi 25 août 2025, les équipes du parc, conduites par le Conservateur Directeur, le Commandant Stéphane Louembet, ont intercepté des braconniers dans la zone tampon. Bilan de la saisie : 17 porc-épics, 4 céphalophes à ventre blanc et 8 crocodiles nains.
Ces espèces, toutes protégées par la législation gabonaise, jouent un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes. Le crocodile nain, en particulier, figure parmi les espèces partiellement protégées et dont la chasse est strictement encadrée. Or, les quotas et autorisations légales ont été largement bafoués, compromettant un peu plus la survie de l’espèce déjà considérée comme fragilisée. « Sur ce coup, la quantité est trop importante pour être négligée. Saisie ! Deux ou trois porc-épics ça passerait, mais 17 c’est chaud à elle seule. On va bouffer quoi à ce rythme dans 30 ans ? » déplore E.V. sur Facebook.
De plus, au-delà du nombre d’animaux tués, c’est la brutalité des moyens utilisés qui choque : pièges métalliques à câbles, dispositifs interdits car cruels, non sélectifs et destructeurs pour la faune. Le Code forestier gabonais est pourtant clair : ces pratiques sont assimilées à du braconnage et exposent leurs auteurs à des sanctions pénales. Dans les réseaux sociaux, les commentaires fusent de partout : « je pense qu’il faut intervenir en amont de cette façon de chasser et non en aval, parce que là les animaux sont déjà tués. C’est trop tard. Là, les gens sont obligés d’en manger. Sinon c’est du gaspillage et c’est dommage », a réagi C.D.
Si les infractions sont punies, la résurgence des cas de braconnage interroge sur l’efficacité réelle des sanctions et des actions de terrain. C’est pourquoi nombre d’observateurs estiment que la législation doit être appliquée avec plus de rigueur, voire renforcée, afin de dissuader les contrevenants.
La saisie de Pongara illustre à quel point les sanctions actuelles peinent encore à protéger la biodiversité contre les intérêts criminels. « C’est abusé quand même. Autant en une seule partie de chasse, quel désastre écologique » souligne C.S sur Facebook.
Enfin, l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) rappelle que protéger la faune n’est pas seulement une mission institutionnelle, mais un devoir partagé par tous : communautés locales, société civile, forces de l’ordre et citoyens. Le patrimoine naturel du Gabon constitue une richesse inestimable pour les générations futures, mais il demeure menacé tant que le braconnage reste impuni ou faiblement réprimé.
Wilfried Mba Nguema