Sur invitation du Centre de Recherche Forestière Internationale et Agroforesterie Mondiale (CIFOR-ICRAF), institution scientifique à but non lucratif, appuyée par l’Union européenne (UE), plusieurs journalistes des pays d’Afrique centrale prennent part depuis ce matin et ce jusqu’au 28 août 2025 à Yaoundé au Cameroun, à un atelier de renforcement des capacités sur le journalisme environnemental pour la résilience climatique et forestière. L’enjeu de cette rencontre, outiller ces professionnels des médias afin de façonner l’opinion publique, tenir les décideurs responsables et sensibiliser les communautés sur les grands maux écologiques qui minent le bloc forestier du bassin du Congo
Au total, environ 30 journalistes originaires du Gabon, du Cameroun, de la RDC, du Rwanda, de la Centrafrique, de la Guinée-Equatoriale, du…prennent part à cet atelier organisé par le CIFOR-ICRAF. Il s’agit pour la grande majorité, des journalistes couvrant les questions du climat, des forêts, bref, environnementales au sein des pays de la sous-région Afrique centrale.
Les raisons ayant poussé le CIFOR-ICRAF a organisé cette rencontre sont entre autres : le manque d’accès par les journalistes à des données scientifiques fiables, à des connaissances contextuelles et à des outils pratiques pour traiter efficacement des questions environnementales complexes et la fragilité des récits s’y rapportant, en termes de profondeur, de précision et de connaissances expertes. Une évidence qui s’explique par le fait que malgré que l’Afrique centrale abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, un puits de carbone vital et un hotspot de biodiversité qui joue un rôle crucial dans la régulation du climat mondial et les moyens de subsistance de millions de personnes, cette réalité écologique stratégique manque de reflet pertinent dans la presse.
Pour combler ce manque, CIFOR-ICRAF investit dans une initiative de renforcement des capacités visant à consolider le paysage du journalisme environnemental en Afrique centrale. Cette formation cherche à doter les journalistes de connaissances, de compétences et de ressources pour raconter des histoires convaincantes et fondées sur des preuves, lesquelles favorisent l’action climatique, la gestion durable des forêts et mettent en valeur la voix des 60 millions de personnes qui dépendent de la forêt du bassin du Congo pour leur survie.
Durant trois jours, les journalistes seront en effet édifiés sur la question des changements climatiques, des forêts et les questions environnementales, les techniques journalistiques pour raconter des histoires environnementales percutantes, la création des collaborations entre médias et scientifiques et de façon globale, le réseautage pour des meilleurs retours et une mise en pratique du storytelling. « Il y a un indispensable pour nous un mariage entre la communication et la recherche scientifique, parce que si nous savons écrire des articles scientifiques et faire de la recherche, nous n’avons pas les outils qui permettent d’attendre les cibles les plus éloignées. Celles qui ont besoin des résultats de la recherche pour transformer la société, l’environnement et conserver la nature. Cela dit, vous savoir ici, à Yaoundé, est quelque chose de fondamental car, nous pensons que pour que les communicateurs puissent porter les résultats de la recherche, il faut qu’ils soient eux-mêmes moulés aux résultats de la recherche et de la démarche scientifique », a fait savoir le Dr. Abdon Awono, parlant au nom du Professeur Marie-Louise Avana, Cheffe adjointe du CIFOR-ICRAF.
Le Gabon est représenté à cette rencontre de Yaoundé par Michaël Moukouangui Moukala, Journaliste, spécialiste de l’environnement au sein du média en ligne La Lettre Verte, et par Marie-Pascal Mouyissi et Davila Oubola, deux journalistes de la chaîne thématique Gabon 24. « Ce type de rencontre est nécessaire pour nous permettre d’affiner nos connaissances sur la question qui nous concerne, à savoir, le journalisme environnemental. Notons qu’il s’agit d’un domaine très complexe du journalisme qui requiert rigueur, responsabilité et maîtrise du sujet. Nous remercions à ce titre, le CIFOR –ICRAF pour l’invitation », a fait savoir Michaël Moukouangui Moukala de la Rédaction de La Lettre Verte.
Pour Fyfy Solange Tangamu, journaliste au quotidien Forum des AS, en République démocratique du Congo (RDC), « les questions environnementales sont vastes et complexes. Se former et continuer à se former est très essentiel. On a déjà participé à plusieurs formations, nous espérons que cette fois-ci, avec les chercheurs, nous allons élargir notre champ de connaissance pour mieux aborder ces questions ».
Riche en expériences scientifiques et professionnelles, la première journée a été marquée par la compréhension des enjeux de la fusion fonctionnelle entre le CIFOR et ICRAF, les missions de cette entité, le programme RESSAC qui est à l’initiative de cette formation, les concepts environnementaux, et les principes d’une bonne histoire journalistique dans le domaine de l’environnement.
Séraphin Lame