Si son lien avec le Gabon est officiellement rompu, officieusement, le Professeur Lee White, ancien ministre des Eaux et Forêts, surfe sur son expérience acquise au Gabon pour se construire une légitimité scientifique. Finaliste du Dehaan 2025, le portrait du scientifique conforte cette construction avec, dans une moindre mesure, une exagération de son passage au Gabon.
Pour l’Indianapolis Prize qui a annoncé la nouvelle consécutive à la graduation de l’ancien ministre des Eaux et Forêts pour le compte du prix Dehaan, le Professeur Lee White, Finaliste de ce prix, est présenté comme le précurseur de la conservation au Gabon. Le réseau des 13 parcs nationaux, la protection des éléphants à travers la lutte contre le Conflit homme-faune (CHF) et bien d’autres luttes à caractère écologique, lui sont attribuées. Un portrait qui fait de Lee White, l’homme de la providence écologique au Gabon, alors même que s’il a contribué à l’édification de nombreux chantiers dans ce domaine, il n’en était pas l’éminence grise.
Présenté comme un chercheur associé à l’Institut de Recherche en Ecologie Tropicale (IRET), le Professeur est par ailleurs perçu comme la tête pensante derrière la création des 13 parcs nationaux. Or, selon l’histoire connue des parcs nationaux du Gabon, Lee White n’interviendra qu’en qualité de simple conseiller à la présidence de la République, puis comme Secrétaire exécutif de l’Agence national des parcs nationaux (ANPN), entité créée plus tard. Derrière le vocable « parcs nationaux du Gabon », se cache en réalité des figures nationales et internationales sournoises, certaines connues, d’autres pas, mais qui ont œuvré à l’édification de ce joyau de la conservation qui fait la fierté du Gabon.
Arrivé au Gabon en 1989, pour entreprendre un doctorat en zoologie sur l’impact de l’exploitation forestière sur la flore et la faune pour le compte de l’Université d’Édimbourg (1992), après un passage en Afrique de l’est, Lee White commencera par travailler avec l’ONG américaine Wildlife Conservation Society (WCS) dans laquelle il créera un programme de recherche et de conservation au Gabon, et dans la zone forestière de l’Afrique centrale. Son rapprochement avec les autorités gabonaises se fera grâce à l’intervention de John Michael Fay alias Mike Fay que l’on présente à tort ou à raison comme le père des parcs nationaux du Gabon.
S’il est tout à fait légitime de reconnaitre l’empreinte irréfutable du Professeur Lee White dans la conservation au Gabon, certaines attributions, comme son appartenance à l’IRET et son rôle de pionner dans la création du réseau des parcs nationaux, sont des attributions à caution. Parti du Gabon au lendemain du coup d’Etat qui a précédé les élections couplées controversées d’août 2023, le Professeur Lee White n’a plus réellement été attaché au Gabon dont il détient la nationalité. De façon expresse, nous nous sommes amusés à rechercher le nom du scientifique sur le site de l’IRET dont il semble appartenir, aucune recherche, encore moins des travaux correspondants à son nom. Face à ce constat, deux possibilités s’offrent à la compréhension : soit Lee White ne fait plus partie de cette communauté, soit le Professeur a été surcoté au point d’exagérer sur son expérience au Gabon notamment en lien avec l’IRET.
En dépit de ces attributions discutables, le Professeur Lee White à œuvrer pour la lutte contre le conflit homme faune (CHF) au Gabon, la formalisation, en dépit du terrain complexe, des crédits carbone et son passage au ministère des Eaux et Forêts à faciliter l’édification de nombreux partenariat financiers sur les questions de compensation indirecte due au rôle régulateur des forêts gabonaises face à la déforestation, au Bleue Bond et bien d’autres questions écologiques.
Michael Moukouangui Moukala




