Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural, Odette Polo épouse Pandzou, a procédé hier, jeudi 30 octobre 2025, à son cabinet, à la signature d’un mémorandum avec le directeur général du Groupe algérien Graine pour le développement de sept fermes d’élevage, d’un couvoir, d’un abattoir industriel et d’une provenderie industrielle d’une capacité de 600 tonnes par jour.
Le projet d’interdiction, à l’horizon 2025, de l’importation du poulet de chair prend progressivement forme au Gabon. Dans les coulisses de la décision du président de la République, le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural, ainsi que des partenaires privés spécialisés dans le domaine agricole, se bousculent pour rendre effective cette transition alimentaire souhaitée. Après la signature de deux premiers mémorandums, Odette Polo épouse Pandzou, ministre de tutelle, a procédé hier, avec Djamel Graine du groupe Graine, basé en Algérie, à la signature d’un mémorandum pour le développement de sept fermes d’élevage, d’un couvoir, d’un abattoir industriel et d’une provenderie industrielle d’une capacité de 600 tonnes par jour.
D’après les garanties du directeur général du groupe Graine, les premières productions devraient être effectives dès l’horizon 2027, conformément à la vision des plus hautes autorités gabonaises. « Le Gabon, par cette initiative d’interdire les importations de poulet de chair et de favoriser la production nationale, nous a envoyé un signal très clair, et aujourd’hui nous y répondons favorablement en venant nous implanter dans le pays. Pour cela, nous devons être au rendez-vous de la date fixée par Monsieur le Président de la République, c’est-à-dire début 2027, pour les premières productions », a affirmé Djamel Graine du groupe Graine.
Le but est en effet de remplacer les importations de poulet de chair par la production nationale, en agissant sur les prix de revient des produits qui seront proposés. Cela passe par la maîtrise de la chaîne de production et de valeur, c’est-à-dire, partir de l’œuf à l’abattage du poulet. L’idée, explique Djamel Graine, sera de proposer des prix inférieurs à ceux de l’importation afin de la rendre inutile. Outre cette perspective, le projet comprend également le soutien à l’agriculture locale, avec un accompagnement technique et financier pour la culture de variétés telles que le maïs ou encore le soja, dont dépend la soutenabilité de la filière avicole.
Dans son ensemble, annonce le partenaire algérien, le projet qui sera développé à Ntoum et dans la Ngounié, va générer 2 000 emplois, avec une forte représentativité des Gabonais, à l’exception, selon lui, de quelques experts qui viendront apporter un savoir-faire et assurer la formation. « Tout le reste du personnel sera du personnel gabonais, d’autant plus que nous-mêmes ne nous imaginions pas venir nous implanter au Gabon pour faire travailler d’autres personnels que les locaux et les Gabonais », a-t-il rassuré.
La signature de ce troisième mémorandum consacré au développement de la filière avicole permet de croire que le Gabon est sur la bonne voie. Et pour cause, chaque année, le pays dépense environ 500 milliards de francs CFA en produits alimentaires. Le poulet de chair constitue un poste de dépense non négligeable, puisque, annuellement, c’est environ 55 000 à 65 000 tonnes de poulet de chair qui sont importées par le Gabon pour une dépense estimée entre 65 et 80 milliards de francs CFA.





