Dix-ans après son adoption, les dirigeants internationaux, réunis hier, jeudi 6 novembre 2025 à Belém au Brésil, ont reconnu l’échec de l’Accord de Paris, ce traité international juridiquement contraignant sur les changements climatiques adopté en décembre 2015 par 196 Parties lors de la COP 21.
L’Accord de Paris sur le climat promettait de maintenir « l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels » et de poursuivre les efforts « pour limiter l’augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels. »
Dix-ans après, a fait constater le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva en ouverture d’un sommet d’avant la conférence organisé par l’ONU, « la fenêtre d’opportunité » pour agir « se ferme rapidement ». Il y a quelques jours, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres alertait sur les possibilités d’« dépassement » du seuil.
Prenant la parole lors de la conférence, António Guterres, cité par notre confrère LeDevoir, a confirmé sa position, mettant en avant l’échec de la communauté internationale à limiter le réchauffement à 1,5 °C par rapport à la période préindustrielle et évoquant même une « faillite morale ». Une posture qui peut se comprendre, car depuis 2015, les dirigeants mondiaux tergiversent à s’accorder sur des décisions fortes qui mettent en union les pays et concrétisent les actions, loin des canaux formels et administratifs. Ce qui reflète l’échec des efforts liés à l’action climatique de par les pays.
Un autre point qui permet de comprendre cette faiblesse, est celui des engagements et promesses financières qui, d’après le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, sont « insuffisants, fragmentés et trop souvent mal ciblés » justifiants le basculement des décisions prises.
Un fait assez concret est celui présenté par le Président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, selon qui, « l’Afrique, qui abrite 40 % du potentiel mondial renouvelable, reçoit moins de 12 % du financement climatique. » « Nous ne demandons pas la charité, mais la justice climatique, l’accès équitable au financement, à la technologie et aux opportunités Les moins responsables de cette crise ne doivent pas supporter le fardeau le plus lourd », a-t-il ajouté.
Sans un sursaut de raison et de pragmatisme, les dirigeants reproduiront à Belém, la même expérience que celle des précédentes COPs avec une partie des représentants lésés et une action pour le climat qui tâtonne à atteindre ses objectifs, conformément aux engagements de Paris.
Séraphin Lame





