Le Gabon amorce une transformation stratégique de son secteur agricole. Avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et de l’Initiative pour les Forêts de l’Afrique Centrale (CAFI), le pays s’engage dans une modernisation de son agriculture, axée sur la durabilité, la résilience climatique et l’efficacité scientifique. Cette orientation marque une rupture avec les pratiques traditionnelles, en plaçant l’agriculture au cœur d’un projet de croissance verte inclusive.
Un des leviers essentiels de cette stratégie repose sur le développement d’une agriculture dite « intelligente face au climat ». Cette approche vise à produire davantage, tout en réduisant l’impact environnemental et en s’adaptant aux effets des changements climatiques. Le laboratoire agricole national, désormais équipé pour réaliser des analyses scientifiques des sols, joue un rôle clé dans cette mutation.
Selon Luc Gnonlonfoun, Représentant résident du PNUD au Gabon, et Gildas Boukouede, directeur à l’Agence de Développement Agricole du Gabon (ADAG), l’analyse des sols permettra d’orienter plus précisément les choix des cultures et les investissements. Cela signifie une meilleure utilisation des ressources naturelles, mais aussi une optimisation des rendements agricoles à long terme.
Un objectif stratégique : actualiser la carte des sols
L’un des projets majeurs actuellement portés par le partenariat entre le PNUD, la CAFI et les autorités gabonaises est la mise à jour de la carte des sols du Gabon, dont la version actuelle date des années 1960. Cette révision constitue une étape déterminante pour fonder les politiques agricoles sur des données fiables, récentes et précises. À travers ce travail scientifique, le Gabon pourra non seulement réduire sa dépendance aux importations alimentaires, mais aussi renforcer sa souveraineté alimentaire dans un contexte marqué par des crises d’approvisionnement mondiales.
L’agriculture, moteur potentiel du développement durable
Au-delà de l’aspect technique, ce projet vise à repositionner l’agriculture comme vecteur de transformation économique, tout en préservant les écosystèmes forestiers. Le développement d’une agriculture résiliente, adaptée aux caractéristiques des territoires et respectueuse de l’environnement, pourrait devenir un pilier de la transition écologique du pays.
En s’appuyant sur l’expertise du PNUD et le soutien de la CAFI, le Gabon affiche donc sa volonté de faire de son agriculture un levier de croissance durable, capable de répondre aux défis sociaux, économiques et environnementaux du XXIe siècle.
Wilfried Mba Nguema