Organisé du 3 au 5 juin 2025 à Libreville par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Salon du Savoir met à l’honneur une initiative scientifique d’envergure dédiée à la préservation des écosystèmes côtiers : le projet SUMAG. Un programme innovant de suivi des mangroves du Gabon.
Porté par l’Agence Gabonaise d’Études et d’Observations Spatiales (AGEOS) et son partenaire universitaire, le Laboratoire de Géomatique Appliquée à la Cartographie (LAGRAC) de l’Université Omar Bongo (UOB), le SUMAG se distingue comme l’un des projets phares de cette édition, financé dans le cadre du Programme de Microfinancements du FEM (PMF-FEM), administré par le PNUD au nom du ministère de l’Environnement, de l’Écologie et du Climat.
Les mangroves des côtes gabonaises jouent un rôle vital pour l’équilibre écologique. Elles protègent les littoraux contre l’érosion, abritent une biodiversité unique, et soutiennent des activités économiques locales essentielles. Face aux menaces croissantes dues aux changements climatiques, à l’urbanisation galopante et à la surexploitation des ressources naturelles, leur surveillance devient une urgence nationale.
Le projet SUMAG innove donc en proposant une plateforme technologique de surveillance environnementale dédiée à ces écosystèmes sensibles. Grâce à des outils de télédétection spatiale, de cartographie dynamique et d’analyse géo-spatiale, les chercheurs pourront suivre l’évolution des mangroves, détecter les dégradations et anticiper les risques, tout en fournissant des données fiables aux décideurs politiques.
Une synergie scientifique et institutionnelle
L’exemplarité de SUMAG repose sur une collaboration pluridisciplinaire et interinstitutionnelle. Outre l’AGEOS et le LAGRAC, le projet rassemble des entités publiques et scientifiques telles que la direction Générale de l’Environnement et de la Protection de la Nature (DGEPN), la Direction Générale des Études et de l’Aménagement du Territoire (DGEA), le Centre National des Données et de l’Information Océanographiques (CNDIO/IRSH) du CENAREST, ainsi que l’Institut National Supérieur d’Agronomie et de Biotechnologies (INSAB) de l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM).
Cette alliance permet de combiner l’expertise scientifique, les compétences techniques et les politiques publiques en matière de conservation. Elle incarne également une gouvernance environnementale moderne, fondée sur la science et la coopération.
Un projet salué par les autorités
La reconnaissance des autorités nationales audit projet n’a pas tardé : le Ministre de l’Environnement, de l’Écologie et du Climat, ainsi que la Ministre de l’Entrepreneuriat, du Commerce et des PME, ont honoré le stand SUMAG de leur présence lors du salon, témoignant de l’intérêt stratégique que revêt le projet pour le Gabon. Leur visite souligne également l’importance d’intégrer les données scientifiques dans la planification du développement durable et la gestion des ressources naturelles.
Une vision pour l’avenir
Avec le SUMAG, le Gabon se dote d’un outil puissant pour mieux connaître, protéger et valoriser ses mangroves. Ce projet pilote pourrait servir de modèle pour d’autres écosystèmes fragiles du pays, et renforcer la capacité nationale à répondre aux enjeux du changement climatique et de l’adaptation écologique. En alliant technologie, science et engagement institutionnel, SUMAG incarne une nouvelle voie pour une gouvernance environnementale résiliente et tournée vers l’avenir.
À travers cette initiative, le Salon du Savoir 2025 ne célèbre pas seulement le savoir : il rappelle que la connaissance est un levier essentiel pour la sauvegarde de notre patrimoine naturel commun.
Wilfried Mba Nguema