Face à l’urgence écologique que représente la prolifération des déchets plastiques, le Gabon s’apprête à franchir un tournant décisif. Corsair Group International, entreprise canadienne spécialisée dans le traitement des déchets plastiques, propose de construire la toute première usine de traitement des déchets plastiques en Afrique, ici même au Gabon.
Cette initiative ambitieuse a été présentée le 16 juin 2025 au ministre de l’Industrie et de la Transformation locale, Me Lubin Ntoutoume, dans le cadre de la dynamique d’industrialisation inclusive prônée par le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Alors que les déchets plastiques asphyxient les artères de Libreville et de nombreuses autres localités, ternissant le paysage urbain, nuisant à la santé publique et contribuant au changement climatique, ce projet suscite de réels espoirs. La pollution plastique n’épargne aucun pan de la société gabonaise et menace autant les populations que les milieux naturels sensibles.
Lors de cette rencontre, Liaquat Khurram, vice-président de Corsair Group International, a affirmé :
« Nous sommes ici au Gabon pour explorer les possibilités de construire une usine de traitement des déchets plastiques », avant de préciser :
« Ça va être la première usine de ce genre en Afrique. Nous savons que cela va créer de l’emploi ici au Gabon, mais également contribuer à nettoyer l’environnement. Le Gabon est un leader dans ce domaine ».
Cette proposition intervient dans un contexte de transition environnementale renforcée par la loi n°009-2024 du 4 août 2024, interdisant l’utilisation des emballages plastiques à usage unique. Une mesure saluée comme une avancée majeure dans la lutte contre la pollution, qui cadre avec les engagements du Gabon au sein du Partenariat mondial d’action contre le plastique.
Du côté des autorités gabonaises, l’accueil réservé à ce projet est prometteur. « Nous sommes très ravis d’avoir obtenu cette rencontre », a ajouté Liaquat Khurram, à l’issue des échanges. « Le ministre a accueilli favorablement cette idée », a-t-il conclu.
Un expert gabonais engagé dans le projet souligne la portée stratégique de cette démarche :
“L’implantation d’une usine de traitement des déchets plastiques au Gabon par Corsair Group est une avancée très importante pour le Gabon. C’est la preuve d’un engagement concret face à une urgence écologique persistante. Ce projet allie assainissement, lutte contre le changement climatique, et développement économique local. Il renforce la récente législation gabonaise et place le pays comme pionnier africain dans la gestion durable des plastiques, tout en encourageant des solutions circulaires aux défis environnementaux contemporains”.
Mais si l’implantation d’une usine de traitement des déchets plastiques est salutaire, elle ne saurait porter ses fruits sans une réelle politique de tri à la source. Les déchets plastiques doivent être collectés et séparés dès leur production – dans les foyers, les marchés, les bureaux – pour permettre un recyclage efficient. Sans cela, même les technologies les plus avancées seront entravées par le manque de matière première propre à traiter.
Des campagnes de nettoyage sont déjà en cours, notamment autour des plages et des mangroves. Elles sont accompagnées d’opérations de sensibilisation visant à enrayer les mauvaises habitudes de consommation. Mais pour transformer l’essai, il faudra mettre en place un système cohérent de tri et de collecte sélective, soutenu par une implication conjointe des autorités, des entreprises et des citoyens.
Le projet porté par Corsair Group International représente une avancée majeure dans la lutte contre la pollution plastique au Gabon. Mais il rappelle aussi une vérité incontournable : traiter les déchets, c’est bien. Les trier en amont, c’est essentiel.
