Véritable sanctuaire de biodiversité en Afrique, le Gabon est doté d’une forêt couvrant près de 90% de son territoire. Cet écosystème abrite l’une des plus importantes populations de gorilles. Son nombre, environ 35000 individus vivant dans ses forêts. Ce qui confère au pays, un rôle majeur dans la conservation de l’espèce. Toutefois, malgré cet effectif remarquable, les gorilles se classe en danger critique d’extinction majeur.
Le gorille joue un rôle clé dans la régulation des écosystèmes forestiers. Malheureusement, cette position est peu connue et peu valorisée. On protège souvent le gorille par «compassion» ou par «charisme de grand singe», mais son importance écologique réelle dans la régénération des forêts est encore sous-estimée. Et pourtant, en consommant les fruits et les végétaux, ils dispersent de nombreuses graines sur de vastes territoires de forêts. La présence des gorilles contribue donc directement à la régénération et à la diversité des forêts. Certaines études menées au Gabon, notamment dans la réserve de la Lopé, ont montré que les graines déposées dans leurs nids bénéficient de meilleures conditions pour germer et croître.
Une niche écotouristique sous valorisée
La conservation du gorille dépasse largement l’aspect écologique. Elle porte aussi des enjeux économiques et sociaux. L’écotourisme pourrait être une piste prometteuse pour la découverte de la nature, dans le respect de l’environnement et de la culture locale. Inspiré des expériences réussies au Rwanda et en Ouganda, il pourrait devenir une source de rentabilité pour le Gabon. Des sites comme Moukalaba-Doudou ou Loango pourraient ainsi être des espaces d’attraction favorables à la contemplation des gorilles. La mise en valeur des gorilles contribuerait par la même occasion au développement local et à la réduction du braconnage.
La menace des activités anthropiques
L’exploitation forestière, minière, l’agriculture et l’urbanisation constituent des facteurs de la fragilisation et la destruction des habitats de gorille. A cela, s’ajoute le braconnage à travers la chasse illégale pour le commerce de viande de brousse. Car en effet, malgré les mesures et les stratégies mises en place pour éradiquer le braconnage au Gabon, peine est de constater: les espèces sont toujours persécutées et tuées par des chasseurs. Ce qui constitue une baisse du nombre de primates, pour une espèce où la lenteur de reproduction est très visible (un petit tous les 4 à 6 ans) et rend leur stabilisation particulièrement difficile.
Stagiaire