Le Partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC) change de Co-facilitateur. Après deux années marquées par l’engagement du Gabon, c’est désormais la République Démocratique du Congo (RDC) qui prend le relais. La passation sera officialisée en novembre prochain lors de la CoP30 climat à Belém, au Brésil. Mais déjà, le pays se prépare à assumer une responsabilité capitale : veiller sur l’un des derniers grands poumons verts de la planète.
Ce mandat n’a rien d’un simple exercice diplomatique. Derrière ce relais, c’est l’avenir de plus de 200 millions d’hectares de forêts qui est en jeu. La RDC, qui abrite à elle seule une grande partie de ce massif forestier, entend affirmer son leadership. Son représentant, le Professeur Joseph Longunza Malassi, a été désigné pour porter cette ambition : renforcer la gouvernance, consolider la coopération entre États et attirer davantage de financements pour la protection et la restauration de ce patrimoine naturel.
Cette nouvelle étape s’inscrit dans le prolongement du travail accompli par le Gabon. Depuis 2023, Libreville a partagé la co-facilitation avec la France, inaugurant ce modèle inédit de partenariat écologique Nord–Sud. Sous son impulsion, le PFBC a gagné en visibilité, en cohésion et en efficacité. La 20ᵉ Réunion des Parties, organisée en juin 2024 à Kinshasa, a marqué un tournant en renforçant les engagements collectifs. Il en est de même pour l’organisation, à Libreville, en juillet 2025, de la Conférence sur la criminalité environnementale et le conflit homme-faune. Un évènement majeur qui a permis de rassembler les principaux acteurs et réseaux d’Afrique centrale ainsi qu’internationaux. L’Ambassadeur du Gabon, Dr Aurélie Flore Koumba Pambo, figure de ce mandat, a largement contribué à porter la voix du Bassin du Congo sur la scène internationale.
Mais si le bilan est encourageant, l’urgence reste intacte. Le Bassin du Congo, deuxième forêt tropicale de la planète après l’Amazonie, joue un rôle vital dans la régulation du climat. Il abrite une biodiversité exceptionnelle et stocke des milliards de tonnes de carbone. Sa destruction progressive sous la pression de l’exploitation forestière illégale, de l’agriculture, l’exploitation minière et les autres activités anthropiques menace directement l’équilibre climatique mondial.
Derrière les discours de haut niveau, l’urgence d’agir, de continuer le combat pour la sauvegarde des écosystèmes forestiers du bassin du Congo demeure intact. La présidence de la RDC devrait être l’occasion de continuer l’œuvre entamée par le Gabon. Tout comme c’était le cas pour le Gabon, sa mission dépasse largement ses frontières : protéger un trésor écologique qui appartient à l’humanité tout entière. Et c’est bien là le sens de cette co-facilitation : rappeler que la sauvegarde des forêts du Bassin du Congo n’est pas une affaire locale, mais un enjeu planétaire.
Wilfried Mba Nguema




