Alors que le monde célèbre ce lundi 12 mai 2025, la journée mondiale de la santé des végétaux, Odette Polo, ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement durable, a profité de cette occasion pour sensibiliser les agriculteurs sur la nécessité de protéger les plantes, source selon elle, d’optimisation du rendement.
Cette année, la journée mondiale de la santé des végétaux consacre sa célébration à la thématique de « l’importance de la santé végétale dans l’approche ‘’une seule santé’’ ». Si pour Odette Polo, la Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement durable, « ce thème nous interpelle sur la nécessité d’avoir des plantes saines pour espérer une santé saine », il interpelle surtout sur la responsabilité des agriculteurs quant à l’utilisation abusive des produits chimiques tels que les pesticides susceptibles de nuire à la croissance des plantes et à leur caractère sain. Ce constat est plus prégnant quand on sait que, selon la FAO, les maladies des plantes détruisent environ 40% des cultures vivrières.
Le Gabon n’est pas en marge de cette réalité. D’après le constat de la Ministre, paysans et opérateurs agricoles sont quotidiennement confrontés à la propagation des organismes nuisibles qui s’attaquent à des plantes domestiques telles que le manioc, la banane, les légumes et les arbres fruitiers. « Pour y faire face, estime-t-elle, notre politique de développement rural doit considérer la lutte contre les maladies des plantes comme un facteur d’optimisation du rendement agricole ». Cette lutte passe d’après elle, par un « meilleur appui » et un « encadrement plus affirmé » pour sécuriser les cultures.
« Notre pays est donc invité à participer vigoureusement aux solutions sur la santé végétale, en se rappelant une vérité fondamentale : la santé de nos plantes est intimement liée à notre propre santé et à celle de notre planète », a-t-elle ajouté. En effet, il existe un lien direct entre la santé végétale, la santé humaine, animale et environnementale. Pour ne pas rompre ce lien, l’Etat et les partenaires techniques et financiers sont plus que jamais invités à sensibiliser et soutenir le monde rural.
Le Gabon, dont le pays est couvert à plus de 80% de végétation et qui à long terme, veut atteindre l’autosuffisance alimentaire en réduisant d’environ 50% ses importations, conformément à la vision de sécurité alimentaire prônée par le président de la République, Chef du gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema, s’inscrit tout aussi dans cette perspective. Et pour cause, explique Odette Polo, « l’Etat gabonais est parfaitement disposé à miser sur la santé végétale comme facteur non négligeable d’amélioration des récoltes. » Cela dit, des végétaux infectés par les organismes nuisibles constitueraient un danger pour le pays à plus d’un titre. Les risques sont particulièrement élevés au niveau de l’approvisionnement alimentaire, sans oublier les épidémies de maladies zoonotiques.
« La réponse systématique des pesticides représente une autre menace. L’homme, attiré par l’appât du gain rapide, utilise parfois abusivement et de manière incontrôlée des produits phytosanitaires qui, à la longue, influent sur les plantes et, de manière induite, sur les animaux et sur les hommes », regrette Odette Polo, l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement durable. La célébration de cette journée, la thématique qu’elle met en exergue et les urgences qu’elle soulève sont peut-être les premiers pas pour une plus grande synergie d’action entre tous les acteurs concernées par la question de la santé des végétaux au Gabon.
Michael Moukouangui Moukala
Il est vraiment temps qu’on intéresse à l’Agriculture et que l’Etat nous accompagne véritablement .