Le 18 mai 2025, l’Association La Voix-Verte et l’Association des Juristes d’Entreprise et d’Administration Publique du Gabon (AJEAG) ont co-organisé une causerie citoyenne sur le thème : « Les enjeux de la protection de l’environnement à l’ère de la Cinquième République ». Cette rencontre visait à débattre des défis environnementaux actuels et de leur prise en charge.
Au Gabon, plusieurs textes de lois encadrent la salubrité publique. C’est le cas du Code de l’environnement et certaines dispositions du Code pénal qui sanctionnent les actes de pollution ou de déversement illégal de déchets. Toutefois, le défaut d’application de ces lois, souvent lié à l’absence de moyens logistiques, de volonté politique ou de sensibilisation du public, constitue une faille majeure dans la gouvernance environnementale.
Conscient de ces lacunes juridiques, les membres des Associations La Voix-Verte et l’Association des Juristes d’Entreprise et d’Administration Publique du Gabon (AJEAG) s’interrogent sur l’existence d’un arsenal juridique en matière environnementale et les limites de son application. En effet, plusieurs textes demeurent obsolètes ou inadaptés aux réalités urbaines actuelles. Ce qui freine les actions concrètes en matière de protection de l’environnement. L’absence de mécanismes de suivi rigoureux et le manque de coordination entre les institutions compétentes compliquent davantage l’efficacité des lois existantes.
« Ce sont des textes importés. Ce ne sont pas des textes qui sont adaptés à la réalité de notre pays. En dehors de ce qui est importé et qu’on trouve d’ailleurs salutaire, il faut également qu’on les adapte avec la culture gabonaise. La répression n’est qu’une phase mais avant la répression, je pense que la sensibilisation et l’introduction de nos cultures dans la protection de l’environnement nous amènerait à mieux faire adhérer les populations à la thématique de la protection de l’environnement au niveau du Gabon », a expliqué N’koti Doulou Parfait, Secrétaire général de l’Association de Juristes d’entreprise et d’administration du Gabon (AJEAG).
L’un des points centraux de la discussion a été l’insalubrité persistante dans les centres urbains, notamment à Libreville. Cette situation, en plus d’avoir un impact sanitaire direct sur les populations (prolifération de maladies, pollution de l’air et de l’eau), soulève également des enjeux juridiques majeurs. Cette causerie citoyenne a permis de mettre en lumière l’urgence d’une réforme environnementale globale, à la fois sur le plan juridique, institutionnel et civique, pour faire de la protection de l’environnement un pilier réel de la Cinquième République.
La Rédaction