Lors du Conseil des ministres du 30 mai 2025, le gouvernement gabonais a annoncé une série de mesures audacieuses pour revaloriser le secteur touristique. Un secteur longtemps sous-exploité. Sa stratégie repose sur les atouts du tourisme de nature, d’expérience, culturel, de reconnexion avec à la clé, l’apport indubitable des merveilles de ses parcs nationaux.
C’est désormais officiel : la Caravane touristique du Gabon devient un rendez-vous institutionnalisé. Après une première édition en 2024, l’événement revient en 2025, du 15 juillet au 15 septembre. Mais cette fois, avec une ambition assumée : mettre en lumière les merveilles naturelles du pays, ses forêts primaires, ses plages immaculées, ses mangroves, ses chutes d’eau et, surtout, ses 13 parcs nationaux, qui couvrent près de 11% du territoire national et font la beauté de son paysage.
Au-delà du folklore et des circuits touristiques classiques, le Gabon choisit de montrer ce qu’il a de plus précieux : sa biodiversité. La Caravane devient à ce titre, un outil pédagogique, économique et identitaire. Elle invite les Gabonais eux-mêmes à redécouvrir leur pays, à s’en émerveiller, à le protéger. Elle leur rappelle que le patrimoine naturel n’est pas une simple curiosité, mais une richesse vitale, un levier de développement durable et une source d’emplois.
Des espaces naturels comme moteurs d’une économie verte
L’orientation est claire : faire des parcs nationaux les piliers du tourisme intérieur et international. Le parc de la Lopé, classé au patrimoine mondial de l’Unesco ; celui d’Akanda, aux portes de Libreville, havre de mangroves et de dauphins ; les éléphants de Moukalaba-Doudou, les gorilles de la Moukalaba, les buffles, les oiseaux rares… espèces et sites constituent autant de curiosités écotouristiques.
La Caravane touristique permet de structurer ces découvertes. Elle stimule l’offre locale – hébergements écologiques, guides formés, artisanat lié à la nature – tout en développant une conscience collective : celle d’un pays qui possède une biodiversité unique au monde et qui choisit de l’honorer.
Le tourisme repensé comme un acte écologique et solidaire
Autre annonce d’envergure : la gratuité du visa touristique pour tous les visiteurs étrangers entre le 1er juillet et le 30 septembre 2025, période qui englobe la Caravane. Avec, en prime, une délivrance accélérée du visa sous 48 heures. En d’autres termes : le Gabon ouvre grand ses portes au monde.
Mais pas à n’importe quel monde. Celui des curieux, des amoureux de la nature, des chercheurs d’authenticité, des voyageurs responsables. L’objectif est clair : attirer un tourisme international de qualité, qui respecte les écosystèmes et soutient les communautés locales
C’est ici que l’approche devient vertueuse. En rendant ses parcs plus accessibles, le Gabon ne les expose pas à la sur-fréquentation ; il en fait au contraire des laboratoires de cohabitation intelligente entre l’homme et la nature. Un modèle de tourisme durable, respectueux des équilibres écologiques et socialement inclusifs.
Sécurité et accueil : la création d’une police touristique
Dernier élément – et non des moindres – pour parfaire l’expérience : la création d’une unité de police touristique, rattachée au Ministère de l’Intérieur. Cette brigade spécialisée sera en charge de la sécurité sur les sites, mais aussi de l’accueil, de l’orientation et de l’accompagnement des visiteurs.
Une présence humaine rassurante, formée, bienveillante, qui incarnera l’hospitalité gabonaise et assurera un encadrement de qualité pour les touristes, nationaux comme étrangers. Là encore, c’est une manière de professionnaliser le secteur, de le rendre crédible et compétitif.
Une vision : le Gabon comme sanctuaire du vivant
Ce que le gouvernement propose ici, c’est une transformation en profondeur. Le Gabon ne veut pas d’un tourisme de masse. Il veut d’un tourisme qui a du sens. Qui fait du voyage une rencontre, un apprentissage, un engagement.
En valorisant ses parcs nationaux comme moteurs de développement, en facilitant l’accès aux visiteurs internationaux, en soutenant les communautés locales, et en sécurisant les parcours, le Gabon se donne les moyens de devenir un sanctuaire du vivant. Un exemple pour l’Afrique, et au-delà.
C’est une trajectoire ambitieuse, exigeante, mais profondément enthousiasmante. Car au fond, elle repose sur une conviction simple : ce que l’on connaît, on l’aime. Ce que l’on aime, on le protège. Et dans un monde en quête de repères écologiques, le Gabon fait ici le choix de la nature, de la culture… et de l’avenir.
Wilfried Mba Nguema