Avec 70% des captures débarquées et plus de 30 000 emplois directs au Gabon, la pêche artisanal constitue, selon Laurence Ndong, la ministre de la Mer, de la Pêche et de l’Économie bleue, un vecteur de durabilité bâti sur des milliers d’années de traditions au niveau national. Cependant, le secteur est marginalement occupé par les nationaux.
Pays côtier d’environ 900 kilomètres de côtes et au potentiel hydraulique incalculable, le Gabon ne peut se départir, dans sa comptabilité, de la pêche artisanale qui constitue à la fois un vecteur de sécurité alimentaire que de durabilité écologique.
Selon le ministère de la Mer, de la Pêche et de l’Économie bleue dirigé par Laurence Ndong, cette branche du secteur pêche représente à elle seule, près de 70% des captures débarquées et plus de 30.000 emplois directs.
Conscient du potentiel que représente ce secteur pour l’équilibre social des communautés locales, la résilience écologique des milieux marins et aquatiques et la pérennisation des traditions endogènes, Laurence Ndong a invité à Nice, à l’occasion de la table ronde sur la thématique « Favoriser la gestion durable des pêches et soutenir notamment la pêche artisanale », lors de la Conférence des Nations Unies sur l’océan (UNOC3), les dirigeants à faire converger les efforts pour la transformation de la pêche artisanale en moteur d’une économie bleue durable, inclusive et résiliente.
« La pêche artisanale est une force, pas une fragilité. Grenier des populations côtières, elle porte en elle des valeurs de résilience, de savoir-faire empirique, de proximité et de complicité avec la nature », a fait savoir Laurence Ndong dans son discours, invitant les décideurs à mettre en place une gouvernance partagée pour le développement de la pêche de façon générale.
Le Gabon, dont la vision est très claire sur cette question, vient de ratifier l’Accord sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones situées au-delà de la juridiction nationale (BBNJ) adopté le 20 septembre 2023 à New York. Cette signature marque un pas du Gabon vers le respect de ses engagements internationaux en matière de préservation des écosystèmes et de la biodiversité marine.
Si ce plaidoyer est en lien avec une vision globale du développement de la pêche artisanale, il reste que cette branche d’activité profite marginalement aux communautés locales au Gabon où, environ 80% des pêcheurs artisanaux sont des expatriés. Pour asseoir la convergence du développement de ce secteur en lien avec les visées locales, cette pêche devra peut-être s’accommoder à rétablir les équilibres.
Michael Moukouangui Moukala