Poursuivant ses traditionnelles rencontres, le ministre de l’Environnement, du Climat et de l’Ecologie, Mays Mouissi a accordé une audience à l’artiste de R&B Emma’a. Dans la foulée de cette visite, ils sont nombreux, les internautes qui s’interrogent sur le bien-fondé de cette visite et sa médiatisation, quand on sait que l’artiste n’a aucun penchant pour l’environnement.
Pour la circonstance, le ministre de l’Environnement en personne s’est, le temps de la présence d’Emma’a, mué en Guide. Il a présenté certains de ses collaborateurs à l’artiste. Le directeur général de l’environnement en personne, Stephen Mouba et leurs collaborateurs n’étaient pas en reste.
Le ministère s’est réjoui de cette visite, présentant l’artiste comme une personne sensible aux questions environnementales, laquelle s’inquiète notamment de la préservation de la biodiversité. « Cette rencontre a permis de rapprocher culture et engagement écologique autour d’un objectif commun : sensibiliser autrement à la protection de notre environnement », fait remarquer le ministère sur sa page Facebook.
Attentifs aux activités du ministère, nombreux sont les internautes qui ont critiqué ce rapprochement, allant jusqu’à ne pas comprendre la « pertinence » de la visite d’Emma’a au ministère de l’environnement. « Moi non plus ! Si elle avait été reçue par le Ministère de la Culture, on aurait trouvé une cohérence à sa visite », ajoute un autre.
Il faut dire que les incompréhensions de ces internautes sont toutes légitimes. Et pour cause, quoi que son talent artistique reconnue, Emma’a ne s’est jamais engagé pour la préservation de l’environnement. Que ce soit dans ses chansons ou par action en posant des actes de lutte contre la pollution plastique, de sensibilisation à la résilience écologique, de curage de caniveaux ou des plages. Au contraire, son engagement en tant qu’artiste est à l’opposé du combat environnemental que mènent les autorités gabonaises.
Cette visite est à la fois un manquement à l’égard de ces hommes et femmes, experts, scientifiques nationalement reconnu, journalistes spécialisé en environnement, ONGs, membres de la société civile et spécialiste de la conservation de la nature dont le combat pour la préservation des écosystèmes nationaux ne fait pas l’objet de ce genre d’attention.
Cette image renvoie une sorte de « mépris » subtilement balancé au visage de ces hommes et femmes, quand on sait que travailler pour la préservation de l’environnement est une cause noble qui nécessite engagement et dévouement permanent.
Séraphin Lame