Hier, vendredi 8 août 2025, l’Arboretum Raponda Walker (ARW), site écologique niché dans la commune d’Akanda, a accueilli une délégation du Réseau des Médias Africains pour la promotion de la Santé et l’Environnement (REMAPSEN). Cette visite, dénommée « Les Rendez-vous du Remapsen Gabon », avait pour objectif de saisir l’importance écologique de ce site, de renforcer les connaissances des membres du réseau sur la biodiversité et d’identifier les actions nécessaires pour assurer sa préservation.
Site secondaire, l’Arboretum Raponda Walker est un écosystème naturel important pour l’équilibre de l’aire dans le Grand-Libreville. Niché au nord de Libreville, la capitale gabonaise et établit sur une superficie estimée de 6770 hectares, la forêt classée héberge 39 espèces endémiques d’arbres, épiphytes et de plantes de sous-bois. Héritage de Monseigneur Raponda Walker, premier Gabonais à être ordonné prêtre et premier Naturaliste Gabonais, l’Arboretum porte son nom en reconnaissance de son travail botanique.
Pour s’imprégner du mode de fonctionnement de ce site et voir comment contribuer à sa salubrité lorsque c’est nécessaire, le Point-Focal du Remapsen, mandaté par la Coordination national, a effectué, le week-end écoulé, une visite de ce site. Sur place, les membres de la délégation conduite par Michael Moukouangui Moukala ont constaté un site propre et préservé, témoin d’un équilibre rare entre l’homme et la nature. « Cette visite s’inscrit dans le cadre des activités ponctuelles recommandées par notre président au niveau panafricain. Aujourd’hui, il était question de voir dans quelle mesure apporter notre pierre à l’édifice de la salubrité de cet écosystème nécessaire », a fait savoir Michael Moukouangui Moukala.
Fort heureusement, l’Arboretum est un site bien entretenu. Tout de même, sa valorisation pose encore problème. C’est dans ce cadre que la délégation conduite par le Point-Focal Ramepsen s’est attelé à mesurer la richesse écologique de cet écosystème. Du constat, comme c’est le cas un peu partout à travers le pays, il ressort que la forêt gabonaise, dont l’arboretum est un précieux fragment, joue un rôle écologique vital. Elle produit l’oxygène, dispose d’une richesse des plantes médicinales et capte le CO²… Pour les communautés environnantes, elle est un espace de transmission culturelle, de savoirs ancestraux et de liens traditionnels. Ce trésor écologique n’est cependant pas à l’abri des menaces.
Située à quelques encablures d’habitations, elle est sujette à la spéculation foncière, en dépit de son caractère « classé ». À cette réalité accablante, s’ajoute un manque d’aménagements et d’informations pour les visiteurs. Notamment, le manque de valorisation médiatique du site, signalisation limitée et insuffisance de visibilité etc., autant de lacunes qui freinent la valorisation touristique et éducative de ce site pourtant exemplaire. Ce désordre ne laisse pas indifférent les premiers gardiens de cette forêt, à savoir les Ecogardes. « Dans notre culture bantou, la forêt est précieuse ; elle soigne, nourrit et relie les générations. La préserver, c’est préservé notre identité », a rappelé Crépin Joël Madzoukou, Eco-guide professionnel.
Face à ce constat, le Point Focal environnement du REMAPSEN Gabon a dit faire le compte rendu à la coordination nationale pour voir dans quelques mesures accompagner l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) dans la promotion de cet écosystème.
Au-delà de cette visite, le REMAPSEN souhaite renforcer ses actions de sensibilisation et d’éducation environnementale, afin que les communautés locales, les autorités et les visiteurs prennent pleinement conscience de l’importance de préserver ce patrimoine naturel. L’objectif principal est de voir comment accompagner les gestionnaires de l’Arboretum Raponda Walker dans la communication environnementale pour mieux préserver et maintenir ce site.
Rassemblant plus de 40 pays membres à travers le continent africain, le REMAPSEN, via son point focal environnement pour le Gabon, a voulu rappeler que cet arboretum ne se limite pas à un simple espace vert, c’est un sanctuaire vivant où la faune, la flore et la culture locale s’entrelacent harmonieusement.
Stagiaire