Il y a des moments dans l’histoire où l’on mesure le degré de cynisme de certains dirigeants. Ce qui se joue actuellement à Genève est un exemple parfait. Alors que la communauté internationale tente d’arracher un premier traité mondial pour enrayer la pollution plastique, quelques pays pétroliers et leurs alliés se dressent comme un mur, bloquant toute avancée. Pourquoi ? Parce qu’ils refusent, purement et simplement, de toucher à la production de plastique vierge. Parce que leurs barils de pétrole valent, à leurs yeux, plus que la vie des océans, la santé humaine ou la survie des écosystèmes naturels.
Alors que 460 millions de tonnes de déchets plastiques sont déversées chaque année dans l’environnement, contaminant les océans, empoisonnant les sols, décimant la biodiversité et s’infiltrant jusque dans nos organismes, certains gouvernements persistent à défendre une vision à courte vue : protéger leurs rentes pétrochimiques plutôt que la vie.
D’un côté, une coalition ambitieuse, prête à réduire la production pour stopper l’hémorragie. De l’autre, un groupe restreint – Arabie Saoudite, Russie, Iran, certains pays arabes et la Chine – qui campent sur une position indéfendable : ne surtout pas s’attaquer à la source du problème. Leur solution de façade ! Se concentrer sur le recyclage et la collecte, tout en continuant à inonder le monde de plastique. C’est comme écoper un navire qui prend l’eau tout en laissant le robinet grand ouvert.
Il faut le dire sans détour : cette posture relève de l’égoïsme pur et dur. Elle traduit un manque absolu d’amour pour l’humanité. Elle démontre qu’aux yeux de certains gouvernements, la protection de leurs intérêts économiques prime sur le droit fondamental de chacun à un environnement sain.
Et pendant ce temps, la planète suffoque : 460 millions de tonnes de déchets plastiques sont rejetées chaque année, empoisonnant les sols, asphyxiant les mers, décimant la biodiversité et s’insinuant jusque dans nos corps. Faut-il attendre un désastre irréversible pour agir ?
Le plus révoltant, c’est que ces pays savent parfaitement que sans réduction massive de la production, aucun système de recyclage ne sauvera la situation. Leur refus n’est donc pas une erreur de jugement : c’est un choix conscient, mûrement réfléchi, au mépris du bien commun.
Soyons clairs : Genève n’est pas seulement une salle de négociation. C’est un champ de bataille moral. Et chaque jour qui passe sans accord rapproche l’humanité d’un point de non-retour. Les générations futures se souviendront de ce moment, et elles jugeront sévèrement celles et ceux qui auront sacrifié l’avenir pour protéger des rentes pétrolières.
Face à cette impasse, la communauté internationale doit cesser de se plier aux caprices de quelques-uns. L’heure n’est plus aux compromis mous. L’heure est à l’action ferme et contraignante. Car laisser l’avidité dicter la loi, c’est condamner la planète à étouffer sous une marée de plastique.
Wilfried Mba Nguema