Crédit Photo : Gabon Développement
La Nyanga, province méridionale du Gabon, s’apprête à redéfinir son paysage économique avec le lancement de l’usine de transformation de marbre à Doussiéguoussou, située à vingt kilomètres à peine de la capitale provinciale. Occupant plus de 4,5 km², ce site, endormi depuis des décennies, renaît sous l’impulsion du président Brice Clotaire Oligui Nguema.
Félicien Moandat, chef de projet, précise : « les fondations sont consolidées et prêtes à accueillir l’ossature métallique. » Derrière ces mots, se dessine une ambition forte : produire des carreaux, revêtements, sanitaires, pierres tombales et poteaux pour un marché local avide de matériaux transformés, tout en créant emplois et valeur ajoutée pour l’économie nationale.
Mais l’exploitation du marbre n’est jamais sans conséquence. L’extraction implique souvent des carrières à ciel ouvert, des déplacements massifs de terre, la perturbation des sols et la menace sur la biodiversité. La renaissance industrielle de Doussiéguoussou doit donc se conjuguer avec une vigilance environnementale sans faille, sous peine de sacrifier les paysages et écosystèmes qui font la richesse naturelle de la Nyanga.
Si elle est menée avec rigueur et responsabilité, cette initiative pourrait devenir un symbole : celui d’un Gabon capable de transformer ses ressources naturelles sans détruire ses forêts, ses rivières, son sol, ses paysages naturels et sa biodiversité. Mais chaque bloc de marbre extrait rappelle que progrès et préservation doivent avancer main dans la main.
Wilfried Mba Nguema