Après deux jours de travaux, le forum économique et forestier du Gabon s’est achevé le 9 septembre 2025 dans un hôtel de la place à Libreville. Placée sous le signe du dialogue et la restructuration du secteur, cette rencontre a permis de faire un état des lieux de la filière bois et d’établir les directives 2025-2030.
Selon Maurice Ntossui Allogo, le ministre des Eaux et Forêts, ce Forum n’était pas seulement un rendez-vous institutionnel, « il constitue un moment de vérité où nous avons confronté les défis ». Au norme de ces défis : les contraintes logistiques, énergétiques et financières, les retards de remboursements de la TVA, la réhabilitation des prix des grumes, l’accès au marché européen et surtout , l’identification des leviers de transformation.
Ce constant, couplé à l’atonie du secteur porté par une faiblesse croissance et contribution au PIB, s’il en est besoin de le rappeler, dessine l’urgence d’agir. Pour les décideurs publics, opérateurs économiques, experts privés, publics et partenaires internationaux présents au forum, la construction des infrastructures pour faciliter la commercialisation du bois, la mise en place des stratégies offensives pour faire face aux caprices de la demande extérieure notamment européenne, la nécessité de prospecter de nouveaux marchés comme ceux du Nigeria et du Moyen-Orient, la nécessité d’envisager une norme panafricaine pour valoriser le bois gabonais, la nécessité de suivre l’évolution des produits transformés, la nécessité d’accentuer l’intégration sous-régionale afin de renforcer le marché intérieur et la nécessité de structurer la formation aux métiers du bois afin de créer une main-d’œuvre qualifiée et pérenne s’imposent comme des urgences pour rétablir l’équilibre économique et financier du secteur.
Clairement, ce n’est qu’au prix de la réalisation de ces engagements que le Gabon pourrait prétendre, comme cela a été souligné lors de l’ouverture de ce forum, à une progression de la croissance du secteur et une contribution au PIB de 41 à 100 milliards de francs CFA d’ici 2030. La-aussi, si la formalisation et la traçabilité des ressources exploitées comme mentionné par le Ministre des Eaux et Forêts sont nécessaires pour atteindre ces objectifs, la corruption, un pan essentiel qui plombe l’action du ministère devra être scruté de très près. Et pour cause, avec plusieurs milliards de francs CFA de perte annuelle dans la corruption, le secteur est perçu comme l’un des plus corrompu au Gabon. Ne pas s’attaquer à ce problème, c’est compromettre de prime abord, les intentions affichées lors du forum de Libreville.
Ainsi, entre contraintes à lever et opportunités à saisir, les recommandations formulées lors du forum tracent la voie d’une filière bois plus compétitive, durable et résolument tournée vers l’avenir. Reste désormais à transformer ces engagements en actions concrètes pour que le bois gabonais s’impose comme une référence sur les marchés régionaux et internationaux.
Stagiaire