Le Gabon vient d’ajouter un nouveau chapitre à la carte de ses richesses naturelles. Sur le projet Kroussou, à l’ouest du pays, des traces de gallium ont été identifiées — un métal semi-rare, essentiel à l’industrie des semi-conducteurs et des technologies de pointe. Jusqu’ici, sa production mondiale était dominée par la Chine, le Japon, la Russie et la Corée du Sud.
Terre d’abondance et de biodiversité, le Gabon continue de surprendre par la diversité de ses ressources naturelles. Après le manganèse, l’or, le fer ou encore le pétrole, c’est désormais le gallium qui entre dans la carte minérale du pays.
Découvert sur le projet Kroussou, à l’ouest du Gabon, ce métal discret et pourtant stratégique pourrait bien devenir un atout majeur dans la transition numérique et énergétique mondiale.
Le gallium n’existe pas à l’état pur dans la nature. Il est obtenu comme sous-produit du traitement de la bauxite et du zinc, deux ressources dont le Gabon dispose en abondance. Métal discret, il possède des propriétés uniques : il fond à la chaleur de la main, reste liquide sur une large plage de température et joue un rôle clé dans la fabrication des LED, des satellites, des panneaux solaires à haut rendement et des dispositifs médicaux de haute précision.
Cette découverte pourrait renforcer la place du Gabon dans le cercle restreint des pays détenteurs de métaux stratégiques. Elle illustre aussi le potentiel géologique considérable du territoire national, dont les ressources restent encore largement sous-explorées. Mais elle pose un défi : comment valoriser cette richesse sans compromettre l’équilibre écologique d’un pays qui a fait de la préservation de l’environnement un pilier de sa politique de développement durable.
Entre opportunité économique et exigence de durabilité, le gallium pourrait symboliser un nouvel équilibre : celui d’un Gabon qui s’affirme à la fois comme puissance verte et puissance minérale, dans un monde en quête de technologies plus sobres et plus responsables.
Wilfried Nguema M.




