Un an après son déploiement dans la province de l’Ogooué-Ivindo, dans le Nord-est du Gabon, le bilan du projet « Réseau des défenseurs environnementaux luttant contre la criminalité environnementale transnationale dans les forêts du bassin du Congo » piloté par l’Association des communicateurs Ogivins pour la santé et l’action humanitaire (ACOSAH) a été dans l’ensemble, jugé positif par la diplomatie française.
C’est à la faveur d’une séance de travail tenue le 10 Octobre 2025 à l’Ambassade de France au Gabon entre Ousmane Bello Ngombé, Martial Ibadi, Représentants l’association ACOSAH et Yves Mercier, Conseiller de coopération et d’action culturelle, et Directeur de l’Institut français du Gabon (IFG) que le bilan du projet a été effectué. Durant cette rencontre-bilan, les deux parties ont passé en revue les aspects techniques et financiers de la première année du projet.
Piloté par l’association ACOSAH, le projet « Réseau des défenseurs environnementaux luttant contre la criminalité environnementale transnationale dans les forêts du bassin du Congo » qui se déploie entre le Gabon, le Cameroun et la République démocratique du Congo (RDC) a pour objectif spécifique au Gabon, de former des observateurs locaux et les autres membres de l’observatoire aux procédures de l’observatoire, d’organiser des réunions de formation qui assureront la bonne compréhension des feuilles de routes et des objectifs spécifiques et communs des acteurs de l’observatoire et enfin, de mettre en œuvre les activités de l’observatoire sans s’y limiter par des recherches sur la base des constatations des observateurs locaux, etc.
Exécuté dans le département de la Zadié, dans la province de l’Ogooué-Ivindo, grâce à un partenariat multi-acteur, entre autres : la diplomatie française, Ivindo FM et Global Initiative, plus de 55 millions de francs CFA ont été consentis pour le déploiement de ce projet. Par ailleurs, dans les quatre villages impactés par le projet, à savoir Zoula, Imbong, Etsélé-Endounga et Ekata, 402 personnes ont été sensibilisées aux questions de fond qui sous-tendent le projet, dont 40% de femmes, 30% de jeunes et 30% d’hommes.
« Au terme de la première année de notre déploiement dans le département de la Zadié, notre plus grosse satisfaction est la parfaite implication et adhésion des communautés à vraiment tout mettre en œuvre pour lutter contre la criminalité environnementale dans leur forêt. Elles ont manifesté un réel intérêt et ont reconnu la pertinence de la problématique que nous développons », a reconnu Benjamin Evin-Binet, président de l’association ACOSAH. Pour le responsable associatif, cette satisfaction n’aurait été possible sans l’implication des autorités locales qui selon lui, leur ont accompagné dans toutes les formations organisées ici et là à travers le département.
Satisfait du bilan de la première année sur la base des rapports présentés, Yves Mercier de l’Ambassade de France au Gabon a rassuré les délégués de l’association ACOSAH de son appui, mieux de la mise à disposition dans les prochains jours du financement comptant pour la deuxième année du projet (2025-2026). « Je suis confiant quant à votre sérieux et à l’aboutissement heureux de ce projet qui nous tient à cœur » a-t-il fait savoir, annonçant par la même occasion, la signature de la convention pour la seconde phase du projet.
Ce bilan positif du projet illustre la capacité des acteurs locaux à être les maîtres de leur destins, dans un contexte national dans lequel les solutions de résilience écologique et communautaire viennent souvent de l’administration publique, notamment des Eaux et Forêts, des ONGs, scientifiques et partenaires au développement. Les membres de l’association ont su répondre de façon pratique à une préoccupation existentielle : faut-il subir le changement ou être acteur de ce changement ? Leur réponse est assez plausible, un an après le déploiement de leur partenariat avec la diplomatie française.
Alors que la criminalité environnementale constitue le premier facteur d’entrave à l’équilibre écologique des forêts du bassin du Congo, en raison de la présence de réseaux criminels, spécialisés dans les atteintes à l’environnement et aux violations des droits des peuples autochtones et des communautés locales, le manque de structuration des défenseurs des droits de l’environnement, l’absence de coordination entre les leaders locaux et les populations pour lutter contre ce fléau aggrave la situation. Fort heureusement, l’implication de l’association ACOSAH montre qu’il est possible de changer les choses. L’action de l’association à outiller les communautés locales et peuples autochtones est un premier pas vers la résilience souhaitée de ces acteurs de la conservation.
Michael Moukouangui Moukala





