Les maladies des plantes détruisent environ 40% des cultures vivrières selon les statistiques de la FAO. Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural, Odette Polo a profité de la célébration de la journée mondiale de la santé des végétaux pour sensibiliser les acteurs de la filière sur la nécessité de bien utiliser les produits phytosanitaires.
Présent au Gabon depuis 1989 et située dans la Zone-Industrielle d’Oloumi, la Gabonaise de Chimie et sa filiale Point Vert Gabon ont été les premières structures visitées par le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement Rural, Odette Polo dans le cadre de sa descente sur le terrain à l’occasion de la célébration nationale de la journée mondiale de la santé des végétaux.
Accueilli par les responsables de la structure et édifiée par ces derniers sur le rôle de leur structure concernant leur segment d’activité et le mode d’accompagnement des agriculteurs sur l’usage des produits phytosanitaires afin de lutter contre les mauvais usages, la Ministre s’est imprégnée de la démarche de la structure pour contribuer à la sécurité alimentaire des produits cultivés et consommés au Gabon. « Cette visite avait pour objectif de sensibiliser sur l’utilisation des produits phytosanitaires utilisés ou mis à disposition des agriculteurs dans notre pays », a fait savoir la ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural, Odette Polo, dans son propos.
La sécurité des aliments consommés de part et d’autre à travers le pays et issus de la production maraîchère est à ce titre importante pour éviter de nombreuses maladies, à l’exemple du cancer. En dépit de sa position de partenaire privé du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural, Point Vert Gabon dit participer activement à l’essor de l’agriculture au Gabon, par des produits qui sont de plus en plus respectueux de l’environnement. « On n’encourage pas l’utilisation des produits phytosanitaires, même si c’est un paradoxe que nous-même nous en commercialisons », a pour sa part, fait savoir Hervé Joël Zame Ovono, Responsable Technique Agronomie au sein du réseau Point Vert Gabon.
Cette philosophie se heurte cependant à plusieurs difficultés. Entre autres, l’ensemble des ravageurs et maladies, le problème de technique culturale due au manque d’expérience de certains agriculteurs et l’entrée de façon informelle sur le sol gabonais, des produits phytosanitaires non homologués, sans oublier la concurrence camerounaise qui fragile la Gabonaise de Chimie. « Il y a ces produits qui rentrent à tout vent et qui font en sorte que l’on se retrouve avec une agriculture qui ne soit pas conforme », a ajouté le Responsable réseau Point Vert Gabon. Or, l’enjeu de la structure est de promouvoir la biosécurité des aliments aussi bien sur ses segments agriculture que d’élevage.
Après la Gabonaise de Chimie, la Ministre s’est rendue à l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA). Bras séculier de l’Etat sur le volet du contrôle sanitaire, là-bas, la Ministre a insisté sur le déploiement de l’AGASA sur le terrain en accord avec ses missions de contrôle pour lutter, entre autres, contre la prolifération des produits chimiques dans l’agriculture maraîchère. « Je vais attirer votre attention pour dire qu’il faut prendre à cœur votre mission de contrôle. Lorsque nous avons échangé avec les responsables de la Gabonaise de Chimie, on parle de cette structure mais tous les produits chimiques qui sont vendus parfois ne proviennent pas de leur magasin. Le rôle de l’AGASA doit se faire ressentir au niveau des frontières. Tout ce qui est produit chimique désormais il faut avoir un regard », a martelé la Ministre.
A l’AGASA, l’interpellation du Ministre n’est pas rentrée dans une oreille de sourd. Directeur général de l’AGASA, Docteur Jean Delors Biyogue Bi Ntougou a salué cette initiative de sensibilisation, alors qu’il a reconnu qu’ils ont effectivement un rôle déterminant à jouer sur la santé des végétaux, point de départ selon lui de la sécurité alimentaire. « C’est une source d’encouragement pour nous de savoir que notre autorité regarde attentivement ce que nous faisons et est prête à descendre avec nous sur le terrain, pour pouvoir garantir non seulement la sécurité des végétaux mais également aller dans le sens du renforcement de la sécurité à nos frontières, puisqu’elle a évoqué à juste titre, les pénétrations sur notre territoire de façon informelle, des produits chimiques », a souligné le directeur général de la structure.
Si la célébration de la journée mondiale de la santé des végétaux était étalée sur un jour, la sensibilisation des acteurs engagés sur la chaîne d’approvisionnement, de distribution et des contrôles des produits phytosanitaires a été un bon moyen pour rappeler certains acteurs à l’ordre. Pour les prochaines célébrations, la journée devrait peut-être sensibiliser les maraîchers qui sont peut-être le nœud du problème de la sécurité alimentaire au Gabon.
Michael Moukouangui Moukala