D’après le constat dressé par Mays Mouissi, ministre de l’Environnement, de l’Écologie et du Climat au cours d’une récente visite au site de Nkoltang, le retard lié à l’opérationnalisation du Centre de Traitement et de Valorisation des Déchets (CTVD) et le Centre d’Enfouissement Technique (CET) est consécutif aux contraintes institutionnelles et financières. A Libreville, cela fait plus de cinq ans que ce dossier fait écho.
Annoncé depuis plusieurs années au Gabon pour remplacer la décharge de Mindoubé traversée par la rivière la Lowé, et dont les déchets, les détritus et la pollution deviennent un véritable défi environnementale, les autorités gabonaises peines à opérationnaliser le Centre de Traitement et de Valorisation des Déchets (CTVD) et le Centre d’Enfouissement Technique (CET) temporaire du Grand-Libreville. Le site, qui sera situé à Nkoltang à 28 kilomètres de Libreville, sur un espace de 75 hectares, sera dédié au traitement des déchets non dangereux issus du Grand-Libreville.
Le projet, qui s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre l’Union européen (UE), la Banque européenne d’investissements (BEI) et l’Etat gabonais, peine depuis plusieurs années à voir le jour, alors que les tractations entre le gouvernement et les autorités européennes sont souvent allées bon train. Pour Mays Mouissi, ministre de l’Environnement, de l’Écologie et du Climat, qui a effectué le 16 mai 2025, une visite au site de Nkoltang, le retard d’opérationnalisation du Centre de Traitement et de Valorisation des Déchets (CTVD) et le Centre d’Enfouissement Technique (CET) est consécutif à deux contraintes. D’une part, l’inefficacité de la coordination inter-institutionnelle et, d’autre part, les difficultés liées à la mobilisation des financements.
Ce constat permet de comprendre que la multiplication des échanges entamé depuis 2020 autour du projet par le Haut-Commissariat à l’environnement et au Cadre de vie (HCECV), la délégation de l’Union européenne (UE) et les émissaires de la Banque européenne d’investissements (BEI) n’ont pas été conséquentes, en dépit de l’aménagement du site devant accueillir les deux plateformes écologiques. Ces lenteurs remettent en cause la diligence du gouvernement gabonais dans le traitement des dossiers urgent et une fois de plus, interrogent sur la volonté de cette institution à rendre concret certains impératifs, notamment ceux liés à la résilience écologique.
En effet, alors que le projet vise l’amélioration de la gestion des déchets ménagers et assimilés, déchets qui sont souvent transportés en quantités considérables vers la mer lors des fortes pluies à Libreville et alentours, comment comprendre que sa matérialisation pose problème, quand on sait parallèlement que, la décharge de Mindoubé pose désormais un problème de santé publique ? Si, selon Mays Mouissi, la mise en place à moyen terme du CTVD et à court terme d’un CET, permettront la fermeture définitive de la décharge de Mindoubé, exploitée depuis plus de 40 ans et aujourd’hui saturée, le Ministre a émis la volonté d’accélérer la concrétisation de ce projet prioritaire.
Michael Moukouangui Moukala