Après des années d’engagement silencieux dans la préservation des écosystèmes, les communautés locales du Gabon voient enfin leurs efforts reconnus. Le Gouvernement, à travers le ministère de l’Environnement, de l’Écologie et du Climat, vient de lancer un ambitieux projet pilote de Paiement pour Services Environnementaux (PSE), d’un financement de 259 millions de FCFA. Une initiative saluée comme une étape concrète vers un modèle de développement plus vert et plus équitable.
Un protocole d’accord historique a été signé hier, mardi 15 juillet 2025 entre le ministre Mays Mouissi et le Secrétaire permanent du Conseil National Climat (CNC), Davy Onomori Ndoumba. Cet accord marque le début officiel de la mise en œuvre du projet intitulé : « Démonstration et coordination du projet pilote de paiement pour services environnementaux au Gabon ».
Ce programme, financé par l’Initiative pour la Forêt de l’Afrique Centrale (CAFI), vise à tester concrètement la faisabilité de différents modèles d’incitation, adaptés aux réalités locales. L’objectif ? Récompenser les acteurs de terrain — individus, groupes ou organisations — pour leurs actions en faveur de la gestion durable et de la préservation de l’environnement.
Le principe des PSE est simple, mais porteur d’un grand potentiel : celui qui protège, mérite d’être soutenu. Cela concerne notamment les communautés rurales qui limitent volontairement l’exploitation des ressources naturelles, protègent la biodiversité ou adoptent des pratiques agricoles durables.
Avec ce projet pilote, le Gabon franchit une étape décisive vers une reconnaissance économique des services écosystémiques rendus par les populations locales. Il s’agit non seulement de soutenir ces gardiens de la nature, mais aussi de créer les conditions d’un cercle vertueux, dans lequel, écologie rime enfin avec justice sociale.
En récompensant des comportements responsables et en institutionnalisant ce type de mécanisme, le pays affirme sa volonté de faire de la lutte contre le changement climatique une dynamique partagée, inclusive et ancrée dans les territoires. Une première phase qui pourrait bien, si elle est concluante, servir de modèle pour l’ensemble de la sous-région.
Wilfried Mba Nguema