Président directeur général du groupe forestier Rougier SA présent au Gabon et au Congo, Jacques Rougier, 82 ans, est décédé le 14 juillet dans son domicile à Niort, une commune située au Centre Ouest-de la France. Le défunt était un acteur clé du développement fulgurant du Groupe Rougier, spécialisé dans l’exploitation forestière et la commercialisation des produits connexes : grumes, sciages, contreplaqués, lamellés collés et blocs solides aboutés.
Jacques Rougier peut être considéré comme l’un des pionniers du développement de la société Rougier. Arrivé dans la société Rougier en 1964, il était aux commandes de ce groupe durant 22 ans, de 1982 à 2004, en qualité de Président Directeur Général avant d’en devenir le Président du Conseil de Surveillance et Président du Conseil d’ Administration de 2004 à 2018. Il a donc, d’une manière ou d’une autre, œuvré au rayonnement économique et sociale du groupe qui se positionne aujourd’hui dans ses zones d’implantation comme un acteur clé du développement local dans le domaine de la foresterie, notamment au Gabon et au Congo où le groupe y est présent depuis des décennies.
Au Gabon, à travers sa filiale locale, le groupe assure la production de grumes, de sciages ainsi que celle de produits de seconde transformation. Rougier Gabon joue en effet également un rôle crucial dans l’approvisionnement de l’industrie locale, notamment les usines de première, deuxième et troisième transformation du bois implantées dans de la zone d’investissement spéciale (ZIS) de Nkok, établie en 2010 au nord de la capitale Libreville. Cette ZIS concentre 80 % des installations de transformation du bois du pays.
Au Congo, c’est dans la partie nord du pays, à la frontière avec la République centrafricaine, que Rougier est installé depuis le début des années 2000 avec sa filiale Rougier Congo (Mokabi SA) qui gère une concession de 586 000 ha de forêt pour une production annuelle supérieure à 100 000 m³ de grumes/an et de 40 000 m³ de sciages/an.
De façon global le Groupe Rougier, c’est deux filiales africaines, trois unités de transformation, 1500 employés, 40 essences de bois exploitées pour une production de 540 000 m3 de grumes exploités par an. Jacques Rougier qui laisse un vide au sein de sa famille biologique ainsi que dans son secteur d’activité était l’architecte de cette dynamique. Dès les années 90 par exemple, c’est sous son impulsion que Rougier amorce son basculement vers le développement durable. L’industriel ne veut plus être un simple acteur forestier, catégorisé comme simple exploitant des bois exotique, mais un acteur engagé pour la transition écologique. « Nous avons été les premiers à déposer des plans d’aménagement forestier en Afrique et à obtenir la certification Conseil de soutien de la forêt (FSC) au Gabon, permettant d’assurer la traçabilité de notre bois », affirme alors Francis Rougier aux Reporters de Vivre-à-Niort.
Selon lui, ces plans d’aménagement ont permis d’effectuer des prélèvements raisonnés de chaque zone. « Concrètement, cela représente un à deux arbres par hectare exploités tous les 30 ans. Ce roulement favorise le maintien du capital forestier de manière naturelle contrairement aux coupes rases réalisées par d’autres professionnels comme au Brésil par exemple. Il est possible de bien faire le chose », estime l’industriel.
Adieu industriel!
Michael Moukouangui Moukala