Ce 12 août, le siège du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CENAREST) a accueilli la 5ᵉ édition du Colloque Coexistence Homme-Éléphant (COCHE.5), placée sous le thème « Concilier bien-être des populations et conservation des éléphants ». L’événement qui s’inscrit dans le cadre de la Journée mondiale de l’éléphant, a réuni chercheurs, acteurs de la conservation et communautés rurales autour d’un enjeu crucial : réduire les conflits homme-faune tout en préservant la biodiversité.
Au Gabon, les éléphants de forêt (Loxodonta cyclotis) jouent un rôle vital dans la régénération et la santé des écosystèmes forestiers. Mais leur présence régulière dans les champs et plantations des populations rurales engendre des pertes économiques et des tensions persistantes. Trouver des solutions pour un meilleur équilibre de cohabitation entre ces animaux et les populations rurales à long terme constitue une priorité pour les parties prenantes à la conservation au Gabon.
Face à ce constat, les clôtures électriques se présentent comme un dispositif-solution. A travers le pays, plus de 1000 clôtures électriques mobiles (CEM) ont déjà été installées. Cependant, leur coût, d’après le Dr Steeve Ngama, Responsable du programme Faune sauvage et développement durable à l’IRAF-CENAREST pose problème. Conscient de ce paramètre, confie-t-il à la presse, « nous explorons d’autres alternatives plus accessibles pour les communautés locales ».
Ainsi, explique-t-il, quatre méthodes ont été testées : les ultrasons, les ruches d’abeilles, les rideaux de piment et les projecteurs. « Les résultats les plus prometteurs viennent des ultrasons et des ruches d’abeilles, surtout lorsqu’elles sont associées à des diffuseurs sonores », a-t-il fait savoir.
Ces techniques s’inscrivent dans une approche écologique. Elles n’infligent aucun dommage aux éléphants, réduisent l’usage de solutions intrusives et favorisent un partage harmonieux des espaces. Les ruches, par exemple, créent une barrière vivante tout en offrant aux habitants une production de miel, génératrice de revenus.
Au-delà de la protection des récoltes, ces innovations participent à la préservation d’une espèce clé, dont la disparition mettrait en péril l’équilibre des forêts gabonaises. Le COCHE.5 rappelle ainsi qu’une coexistence durable entre l’homme et l’éléphant passe par l’ingéniosité, la science et un profond respect de la nature.
Michael Mengoue