Comme chaque année depuis 2017, l’école de terrain Ecotrop revient cette année avec ses formations pratiques, durant 15 jours, sur la protection du milieu marin de l’estuaire du Komo.Objectif : étudier les pressions de pollution pour comprendre leur impact sur les écosystèmes côtiers et les conséquences sur la biodiversité.
Au total, une vingtaine d’étudiants des disciplines scientifiques suivent cette formation pratique en océanographie côtière, durant laquelle ils mènent une étude complète, de l’échantillonnage à l’analyse des résultats, avec restitution publique finale. Le projet, en effet, s’articule autour d’un certain nombre de parcours de master déployés au sein des universités partenaires, à l’exemple du Master Conservation des ÉcoSystèmes Aquatiques Marins(CESAM) lancé par l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM) en 2023, pour offrir une première expérience de travail collectif sur le terrain.
Cette année, d’après les organisateurs, les ateliers prévus portent sur l’analyse de la biodiversité des invertébrés se développant sur les substrats rocheux, sableux et vaseux des plages et mangroves, la biodiversité des espèces vivant dans les chenaux de mangroves et les estuaires, la mise en évidence de la photosynthèse et analyses en microscopie, la mesure de la pression de pollution via les eaux usées et la contamination des espèces de poissons ciblées par la pêche par le mercure.
Le choix de ces axes de réflexions scientifiques est assez illustratif des pressions des activités anthropiques à la fois sur le milieu marin que sur les espèces qui le compose. En 2024 par exemple, dans l’Estuaire du Komo, la mort suspecte de plusieurs variétés de poissons à soulèves des inquiétudes non négligeables, non sans amener la communauté scientifique à mener des recherches. Si depuis, la pêche a repris, la recherche, comme dans le cadre de l’école de terrain Ecotrop, est un excellent moyen pour prévenir ce type d’incident écologique.
Notons toutefois qu’avec un littoral de 950 km, composé des écosystèmes variés, incluant lagunes, rias et estuaires, qui assurent des échanges biologiques et énergétiques essentiels, l’estuaire du Komo est sujet à la pollution urbaine qui menace la biodiversité des écosystèmes côtiers, en raison selon l’Institut de recherche pour le développement (IRD), de la forte concentration humaine dans ses zones littorales, où les mangroves présentes témoignent de la volonté de concilier urbanisation et préservation écologique.
À l’issue de chaque session, les promotions vont acquérir les principes de base de l’échantillonnage, s’approprier les méthodes analytiques qui leur ont été proposées, et seront capables de présenter le contexte de leur travail et les résultats acquis à un public mixte de citoyens, administrations et scientifiques.
La Rédaction