Au Gabon, l’ouverture du Forum économique forestier a affiché les ambitions du gouvernement de porter la croissance économique du secteur forêt-bois, de 3 à 5% d’ici 2030. Pour Maurice Ntossui Allogo, ministre des Eaux et Forêts, l’atteinte de cette ambition économique devra cependant se faire selon les règles de l’art en matière d’exploitation durable.
Production et transformation du bois, transport et logistique, crédit carbone, financement verts et marchés africains et internationaux sont depuis hier, lundi 8 septembre 2025 passés en revue par les membres du gouvernement concernés, les experts et partenaires financiers afin de trouver le meilleur remède pour booster la croissance du secteur Forêt-Bois qui en 2023, représentait 3% du PIB et dont les ambitions affichées sont de 5% d’ici 2030.
L’enjeu de ce forum stratégique, fait constater Maurice Ntossui Allogo, ministre des Eaux et Forêts, est également celui de « doubler la contribution du secteur aux recettes publiques annuelles ». « Passé de 41 milliards de francs CFA en 2023 pour dépasser 100 milliards en 2030 ». A ce titre, Maurice Ntossui Allogo mise la formalisation et une traçabilité des ressources exploitées pour rendre possible ce challenge gouvernemental.
De part cette ambition, le Gabon veut redéfinir le lien de la forêt à l’économie. Il veut passer de la « forêt exploitée » à la « forêt transformée », afin d’ouvrir un champ d’industrialisation et d’innovation qui peut positionner le pays comme un acteur majeur de la filière forêt-bois sur le plan international.
« Le Gabon peut devenir un pionnier africain en produisant des biomatériaux, énergie issue de la biomasse, cosmétique, huile essentielle, extrait pharmaceutique tout en se positionnant dans la chimie verte et les échos industries mondiales », rêve Régis Loussou Kiki, directeur de cabinet intervenant au nom d’Henri-Claude Oyima, ministre d’Etat, ministre de l’Economie.
Cette volonté, explique Maurice Ntossui Allogo, ne se fera pas au détriment du respect des engagements internationaux liés à la préservation des ressources naturelles et la lutte contre les changements climatiques. En effet, l’objectif affiché est à la fois résilient et pragmatique : il consiste à stimuler une croissance durable et renforcer la compétitivité du secteur tout en garantissant la préservation des ressources naturelles.
Le pays, qui ne sera pas à sa première expérience en la matière, se veut prudent à ne pas compromettre ses engagements, ses efforts en matière de conservation et sa position de pays modèle aux principes écologiques.
Petite interrogation, cette trajectoire de croissance économique souhaitée est-elle réellement possible ? Pas si sûr ! Déjà en son temps au ministère des Eaux et Forêts, le Professeur Lee White affichait lui aussi, les ambitions d’atteindre une croissance raisonnable du secteur, créer des emplois et faire du Gabon, le premier exportateur des produits dérivés du bois en 2030. Comme Maurice Ntossui Allogo, Lee White misait sur un meilleur déploiement de la filière forêt-bois pour remplacer la suprématie du secteur pétrolier, grâce à la valorisation locale du bois, la création de 30 000 à 50 000 emplois d’ici 2030 et tout aussi, un compteur de 100 milliards de francs CFA de recettes.
Constat, plusieurs années après, l’économie forestière représente à peine 3% du PIB et 41 milliards de francs CFA de contribution. Clairement, Lee White n’était pas parvenu à atteindre les objectifs affichés en dépit, à l’époque, de la bonne santé du secteur.
Question de forme : quel levier Maurice Ntossui Allogo activera-t-il pour atteindre ses ambitions, sachant que le secteur se porte au plus mal ces derniers temps sur les marchés internationaux ? La question reste posée et, seul, l’avenir nous répondra.
Michael Moukouangui Moukala







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