Au Gabon, le groupe Agrosource Gabon veut, sur une superficie de 3800 hectares, procéder à l’implantation d’une usine de transformation et focalisation des filières de l’hévéa et du palmier à huile. Dans l’arrière-pays, les populations gardent une mauvaise expérience de ces filières.
Pour entrevoir le projet, Odette Polo épouse Pandzou a reçu il y a quelques jours en audience, les responsables du Groupe Agrosource Gabon. Cette rencontre avait pour objectif d’examiner leur proposition d’investissement dans les filières de l’hévéa et du palmier.
Emplois, actifs…, le modèle Agrosource Gabon pourrait déboucher sur un modèle de partenariat public privé (PPP) dans lequel les participations de l’Etat seraient évaluées à environ 35%.
Pour concrétiser ce projet, 3800 hectares de terres seront nécessaires. Pour le démarrage, la Ministre de l’Agriculture circonscrit le projet à l’exploitation de 500 hectares. Province cible : la Nyanga. « Cette démarche, explique Odette Polo épouse Pandzou, réaffirme la volonté du Ministère de concrétiser des investissements structurants qui favorisent la valorisation des ressources nationales et la transformation locale pour le développement économique du Gabon ».
Acteur majeur de l’agro-industrie en Afrique, Agrosource apporte son expertise pour un développement durable et inclusif, tout en autonomisant les jeunes dans les métiers agricoles. Cela fait bientôt un an que le groupe lorgne le Gabon pour redynamiser les filières hévéa et palmier à huile. L’accord viserait entre autres, à diversifier l’économie gabonaise en modernisant les infrastructures, en créant des emplois et en intégrant des innovations comme l’énergie nucléaire.
Le Gabon n’est cependant pas à son premier coup à les projets d’hévéa culture et du palmier à huile. Dans le pays, les séquelles de l’expérience autour de la culture de ces deux filières agricoles sont encore visibles. Depuis plusieurs années, ONGs et scientifiques mettent en évidence les effets néfastes des plantations industrielles de palmiers à huile et d’hévéas sur la vie, les activités rurales et les ressources indispensables.
Entre méconnaissance des termes du développement de ces filières, insécurité autour des conflit fonciers, aggravation de l’insécurité alimentaire en raison de la perte de terres et de la déforestation ou du fait de l’agro-industrie, épuisement de la ressource en eau et impact généralisé sur les sols, la faune et la flore, le développement tous-azimutes de l’agro-industrie autour de l’hévéa et le palmier à huile n’est pas sans conséquence. Ce projet devrait fournir des garanties assez élevées pour faire l’unanimité, même si le projet semble vouloir récupérer d’anciens actifs.
Michael Moukouangui Moukala






